Avec ses 30 buts et 11 passes décisives toutes compétitions confondues, le Gabonais a été l’une des rares satisfactions dans la saison soporifique du club phocéen.
Il est des joueurs sur qui l’âge ne semble pas avoir d’emprise. Pierre-Emerick Aubameyang (PEA), à l’orée de ses 35 ans, a prouvé qu’il a de beaux restes. Après un passage à vide à Chelsea, club anglais sous le maillot duquel il a rarement foulé les pelouses, le Gabonais a relancé la machine à buts.
Ce redoutable finisseur, dans le championnat où il s’est révélé il y a une dizaine d’années, a fait trembler les filets à 17 reprises en 34 matchs. Outre la Ligue 1, le natif de Laval, dans l’Ouest de l’Hexagone, a inscrit 1 but en 2 rencontres de Coupe de France, 2 en 2 matchs du tour préliminaire de la Ligue des champions et 10 en 13 rencontres d’Europa League.
Dans la dernière compétition citée, Aubameyang a terminé en tête du classement des artificiers devant notamment le Belge Romelu Lukaku (AS Rome), le Brésilien João Pedro (Brighton) ou encore l’Italien Gianluca Scamacca (Atalanta Bergame).
L’Olympique de Marseille (OM), contraint au nul à domicile (1-1) et balayé à l’extérieur (0-3), a finalement été éliminé aux portes de la finale de la Ligue Europa par le club bergamasque. Passeur décisif sur l’unique pion des Phocéens dans cette double confrontation, l’ancien canonnier d’Arsenal n’a pas eu les coéquipiers à la hauteur de son talent pour se donner l’occasion de soulever un trophée.
Ses larmes suite à l’élimination en disaient long sur sa volonté d’aller au bout de la compétition. Mais la marche était trop haute au regard de la prestation d’ensemble indigne des Phocéens s’inscrivant dans la dynamique d’un exercice décevant au plan collectif.
Une éclaircie dans la grisaille
Grâce à une seconde jeunesse, Aubameyang a surnagé dans un effectif surcoté. Marseille, où trois coachs à savoir l’Espagnol Marcelino García Toral, l’Italien Gennaro Gattuso et le Français Jean-Louis Gasset se sont succédé sur le banc, n’a pas été capable d’accrocher l’un des wagons pour l’Europe, pointant à la 8e place du championnat.
En 34 journées, malgré les exploits de son avant-centre racé, l’OM a récolté seulement 50 points avec un bilan famélique de 13 victoires, 11 nuls et 10 défaites. Forte avec les faibles et faible avec les forts, conquérante à l’Orange Vélodrome et pitoyable hors de ses bases, la formation née en 1899, sous les ruines du Football Club de Marseille, a marqué 52 buts pour en encaisser 41.
Critiqué lors de ses premiers mois sur la Canebière, Pierre-Emerick Aubameyang a su retourner la situation en sa faveur. Tout le contraire pour la plupart de ses partenaires, surtout ceux recrutés à l’intersaison à l’instar du Sénégalais Iliman Ndiaye, très loin du niveau affiché à Sheffield United en deuxième division anglaise.
La récompense individuelle
Si la saison 2023-2024 de l’Olympique de Marseille est un fiasco pour un club appelé à jouer les premiers rôles du championnat de France et à exister sur la scène européenne, Aubameyang a, sans l’ombre d’un doute, rempli sa part du contrat.
Il a été au four et au moulin, à la passe ou à la conclusion, dans les offensives olympiennes. Onze ans après avoir reçu le Prix Marc-Vivien Foé alors qu’il évoluait à l’AS Saint-Étienne, le véloce attaquant a récidivé cette année aux dépens de l’Algérien Nabil Bentaleb et du Marocain Achraf Hakimi.
« Très heureux, très fier de remporter ce prix. C’est la deuxième fois. Après tant d’années, revenir en France et le gagner à nouveau, c’est une fierté énorme », a réagi PEA, le 13 mai dernier, au micro de Radio France Internationale (RFI) et France 24, les organisateurs du Prix Marc-Vivien Foé.
Le Gabonais, passé entre autres par Dortmund et Barcelone, a égalé la performance de l’Ivoirien Gervais Yao Kouassi alias « Gervinho » qui, jusque-là, était le seul joueur distingué deux fois (2010 et 2011).
Sous contrat jusqu’en 2026, la Panthère a fini à deux unités du record de buts (32) sur une saison, toutes compétitions confondues avec l’OM, établi par la légende Didier Drogba en 2003-2004. Courtisé notamment en Arabie saoudite, pays offrant maintenant une retraite dorée à moult footballeurs célèbres, Aubameyang se voit l’été prochain dans les Bouches-du-Rhône. « Oui, je suis là », mais « il faudra du travail, énormément de travail », a-t-il répondu ce dimanche à un journaliste après le succès des siens contre Le Havre (2-1) lors de l’ultime journée de la Ligue 1 française.
Pablo Longoria, le président de l’Olympique de Marseille, a intérêt à ne pas se louper lors du prochain mercato estival. L’avenir de Pierre-Emerick Aubameyang dans son club dépend en grande partie des choix faits pour rehausser le niveau du groupe.
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