Au Sénégal vit une forte communauté guinéenne, les deux pays partageant des liens culturels et géographiques de plusieurs décennies.
Le nouveau président sénégalais continue ses visites de proximité dans les pays ouest-africains. Après la Mauritanie, la Gambie ou encore la Côte d’Ivoire, Bassirou Diomaye Faye s’est rendu au soir du vendredi 24 mai en Guinée après avoir passé la journée à Praia, au Cabo Verde. A Conakry, le chef de l’Etat de 44 ans a effectué sa première visite auprès d’un homologue issu d’un coup d’Etat militaire, le général Mamadi Doumbouya.
Ce dernier a assisté à son investiture à Dakar le 2 avril dernier avec une forte délégation.
« En terre panafricaine de Guinée », le dirigeant sénégalais « panafricaniste » et « souverainiste » s’est longuement entretenu avec les autorités de ce pays. Au sortir des entretiens ce samedi, les deux chefs d’Etat ont indiqué, dans un communiqué conjoint reçu à APA, avoir « passé en revue les questions d’intérêts communs aux plans bilatéral, sous-régional, régional et international ».
Au Sénégal vit une forte communauté guinéenne, les deux pays étant reliés par des liens culturels et géographiques depuis plusieurs décennies. Les présidents Faye et Doumbouya ont ainsi rappelé la « nécessité de renforcer davantage » les relations de coopération sénégalo-guinéennes dans les domaines de la défense et de la sécurité, de l’administration du territoire, des mines, de l’énergie, du commerce, de l’industrie, des transports, des infrastructures, des hydrocarbures et de tout autre domaine pertinent.
Ils ont déploré la non-tenue depuis 2008 des sessions de la Grande Commission Mixte de Coopération entre les deux pays et décidé, à cet effet, d’organiser la sixième session à Conakry courant novembre 2024.
Un « partenariat stratégique » devra permettre de renforcer également les relations économiques et commerciales entre Conakry et Dakar, selon les deux chefs d’Etat qui promettent d’œuvrer ensemble avec leurs pairs pour la réalisation de projets et programmes au sein de de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS).
Créée en 1972, celle-ci regroupe quatre pays que sont la Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal. Ces derniers mois pourtant, Conakry avait suspendu sa participation au sein de l’OMVS, se plaignant d’une sous-représentation et d’une non prise en compte de « ses intérêts stratégiques ».
Outre la promotion des échanges d’expériences et de bonnes pratiques en matière de recherches et le renforcement des « partenariats » entre les secteurs privés de leurs pays, les deux autorités ont eu des points de vue convergents au sujet de la gestion des frontières. Ils ont notamment « apprécié les avancées enregistrées dans le processus de délimitation et de démarcation de la ligne frontalière entre » le Sénégal et la Guinée. Ils ont donné des instructions pour « la matérialisation consensuelle et définitive de la frontière commune, dans l’intérêt des populations riveraines des deux pays ».
Au plan sécuritaire, le Sénégalais et le Guinéen ont décidé de « mutualiser leurs efforts par le renforcement des patrouilles mixtes tout au long de leurs frontières communes ». Cette stratégie devra permettre d’assurer une « meilleure coordination face à la menace des groupes terroristes et au fléau de la circulation illicite des armes légères et de petits calibres ainsi que des trafics divers et de la criminalité transnationale organisée », ont-ils expliqué.
Ces derniers jours, la douane sénégalaise a multiplié les arrestations de trafiquants de billets noirs à Kolda, une localité située au sud du pays et non loin de la frontière guinéenne.
ODL/ac/APA