Le Centre éthiopien des défenseurs des droits de l’homme (EHRDC) a dénoncé, dans un communiqué du 26 novembre 2024, un harcèlement persistant de ses dirigeants par les autorités, les obligeant à fuir le pays.
Dans un communiqué publié mercredi, le Centre éthiopien des défenseurs des droits de l’homme (EHRDC) a affirmé que ses dirigeants avaient fait l’objet d’un « harcèlement, d’une surveillance et d’une intimidation soutenus » de la part des autorités gouvernementales, ce qui les a contraints à quitter le pays pour assurer leur sécurité.
Il souligne que « l’environnement hostile a poussé les leaders de la société civile à quitter le pays », soulignant ainsi les signes de détérioration de l’espace civique dans ce pays d’Afrique de l’Est.
L’EHRDC a révélé que des personnes telles que Atnafu Birhane, directeur de programme au Centre pour l’avancement des droits et de la démocratie (CARD), Eden Fisseha, ancien directeur de l’Association pour les droits de l’homme en Éthiopie (AHRE), et Dan Yirga, ancien directeur du Conseil éthiopien des droits de l’homme (EHRCO), avaient quitté l’Éthiopie en raison d’un harcèlement présumé.
Ce communiqué fait suite à la suspension par l’Autorité éthiopienne pour les organisations de la société civile (ACSO) de trois organisations de défense des droits humains, AHRE, CARD et LHR, accusées de « manque de neutralité politique » et de « s’engager contre l’intérêt national ».
Tigere Chagutah, directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe, a déclaré : « Nous condamnons la suspension de l’AHRE, CARD et LHR sur la base d’allégations vagues et non fondées. De telles accusations sont depuis longtemps utilisées par les autorités éthiopiennes pour supprimer les organisations de la société civile. »
Dans un communiqué publié le 26 novembre 2024, Amnesty International a condamné ces suspensions, qu’elle décrit de « répression croissante de l’espace civique ». L’organisation a qualifié ces allégations de « vagues » et de « non fondées ».
M. Chagutah a appelé à l’annulation immédiate des suspensions, soulignant qu’elles « violent les droits de l’homme à l’association et à la liberté d’expression ». Il a également noté que ces suspensions interviennent dans un contexte d’escalade des conflits et de violations des droits de l’homme dans plusieurs régions, notamment Amhara, Oromia et Tigray.
« Dans un contexte d’escalade des conflits, de détentions arbitraires massives et d’expulsions forcées, le rôle de la société civile et des médias est plus important que jamais en Éthiopie », a ajouté M. Chagutah.
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