En Ethiopie, les actions du Fonds monétaire international et du Banque mondiale visant à soutenir le pays sont dénoncés par des groupes rebelles qui accusent les institutions de Bretton Woods d’aider un régime génocidaire.
Des groupes rebelles éthiopiens ont publié dimanche une déclaration commune dénonçant le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM) pour avoir financé un régime accusé de génocide dans la région d’Amhara.
Cette déclaration, signée par quatre dirigeants de la coalition rebelle « Fano », condamne la décision du FMI et de la BM de financer le gouvernement éthiopien, la qualifiant de « malavisée ».
« Nous, les Amhara Fano, exprimons notre profonde consternation et notre déception face à la décision du FMI et de la Banque mondiale d’approuver un financement de plus de dix milliards de dollars au profit du régime du Parti de la prospérité, dirigé par Abiy Ahmed en Ethiopie. Ce soutien financier substantiel intervient alors que le régime d’Abiy commet des violations flagrantes des droits de l’homme internationalement reconnus et qu’il utilise toutes les ressources nationales pour mener une guerre meurtrière contre ses propres citoyens », ont-ils déclaré dans un communiqué adressé aux bailleurs de fonds internationaux.
Tout en affirmant ne pas s’opposer à la coopération internationale, ils ont déclaré que « cette décision malavisée et prématurée du FMI et de la Banque mondiale ne servira pas à soutenir un programme de réforme national, mais plutôt à financer la guerre génocidaire du régime contre le peuple Amhara ».
Ils ont précisé qu’au cours des 15 derniers mois, diverses organisations internationales ont documenté un ensemble de crimes de guerre commis par les forces armées du régime d’Abiy contre des hommes, des femmes, des enfants et des personnes âgées innocents dans la région d’Amhara et les zones avoisinantes.
« Pendant cette période, des dizaines de milliers de civils ont été victimes de tirs d’artillerie aveugles, d’attaques de drones meurtrières, d’attaques délibérées contre les infrastructures sanitaires régionales, de violences sexuelles et sexistes, de profilage ethnique, d’arrestations arbitraires, de détentions dans des camps de concentration et de tortures », peut-on lire dans la déclaration.
Selon eux, le soutien financier apporté par le FMI et la Banque mondiale à un régime se livrant à de tels actes odieux est non seulement profondément troublant, mais aussi moralement indéfendable.
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