L’un des défis majeurs identifiés lors de la retraite du CDH de l’Onu réside dans l’harmonisation des textes juridiques et des actions entreprises autour de l’évaluation des actions entreprises en matière de protection des droits de l’homme, par les agences onusiennes et les États membres.
La ville de Rabat a abrité, les 21 et 22 novembre 2024, une retraite stratégique organisée par le Conseil des droits de l’homme (CDH) de l’ONU. Cet événement, de grande envergure, a rassemblé des représentants étatiques, des organisations internationales, et des acteurs de la société civile, avec pour objectif d’évaluer les mécanismes de coopération existants et de tracer des orientations pour une meilleure mise en œuvre des droits de l’homme à l’échelle mondiale.
Face à la complexité croissante des défis mondiaux, le CDH a souligné la nécessité d’harmoniser davantage les efforts entre ses instances siégeant à Genève, l’Assemblée générale des Nations unies à New York, et les agences onusiennes impliquées dans le développement. Omar Zniber, Président du Conseil des droits de l’homme, a insisté sur l’importance de « construire des ponts » entre le Conseil et des organisations spécialisées comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Bureau international du travail (BIT) ou encore l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
« Nous devons également collaborer avec l’Union internationale des télécommunications (UIT) sur les enjeux liés aux nouvelles technologies », a-t-il ajouté, précisant que la promotion des droits humains nécessite une compréhension approfondie des réalités émergentes.
La société civile, souvent qualifiée de « conscience » des droits humains, a été mise en avant comme un pilier essentiel pour la protection des populations vulnérables. Cependant, son efficacité demeure tributaire d’une meilleure collaboration avec les États et les organisations internationales.
Paul Empole, représentant permanent de la République démocratique du Congo aux Nations Unies, a rappelé que les violations des droits humains persistent, sous diverses formes, dans tous les pays. Il a également plaidé pour une implication accrue du secteur privé dans la promotion et la protection des droits fondamentaux, estimant que « le secteur privé doit devenir un partenaire actif dans ces échanges ».
Depuis sa création le 15 mars 2006, le Conseil des droits de l’homme a joué un rôle central dans la promotion des droits humains. Toutefois, cette retraite a été l’occasion de dresser un bilan critique de ses activités et d’explorer les moyens de renforcer l’impact de ses décisions sur le terrain.
Les participants ont débattu de la possibilité d’une réforme du statut du Conseil au sein du système onusien. Cette réforme viserait à améliorer son fonctionnement et à renforcer son autorité dans le contexte des multiples crises mondiales.
Lors de la 19e séance plénière de l’Assemblée générale des Nations unies en octobre 2024, 18 des 47 membres du Conseil ont été renouvelés. Ces nouveaux membres, dont le mandat de trois ans débutera le 1er janvier 2025, auront pour mission de contribuer à l’efficacité des travaux du CDH et d’œuvrer pour une meilleure coordination avec les autres entités des Nations unies.
La retraite réaffirme l’importance d’une approche intégrée et collaborative pour répondre aux attentes de la communauté internationale et aux exigences croissantes en matière de droits humains dans un monde en mutation rapide.
MK/Sf/ac/APA