Des dirigeants d’entreprises africains ont promis de peser de tout leur poids en faveur de l’Union africaine dans le but « d’amplifier la voix de l’Afrique ».
Le président de l’Union africaine (UA), le chef de l’Etat mauritanien Mohamed Ould Cheikh Al-Ghazouani, a reçu vendredi 17 mai à Nouakchott des dirigeants des institutions multilatérales et du secteur privé africains. A l’issue de la réunion, ils se sont engagés « à mobiliser deux milliards de dollars US pour la formation professionnelle et la promotion de la culture numérique, en particulier parmi les jeunes et les femmes » en Afrique.
Selon un communiqué de la Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank) distribué par Apo Group, cet engagement entre en droite ligne dans la vision de l’Alliance des institutions financières multilatérales africaines (AAMFI) créée pendant le mandat en cours d’Al-Ghazouani en tant que président de l’UA. A la tête de l’AAMFI et d’Afreximbank, le professeur Benedict Oramah a souligné le rôle de l’AAMFI dans la promotion de l’Agenda 2063 de l’UA en tant que plateforme de coordination pour le financement du commerce et du développement en Afrique, en particulier dans le cadre d’une architecture financière internationale tendue.
En effet, l’Agenda 2063 est le schéma et le plan directeur de l’Afrique visant à transformer le continent en puissance mondiale de l’avenir. C’est le cadre stratégique du continent qui vise à atteindre son objectif de développement inclusif et durable d’ici les quarante prochaines années. Selon les dirigeants africains, cet agenda est la manifestation concrète de la volonté panafricaine d’union, d’autodétermination, de liberté, de progrès et de prospérité collective poursuivie dans le cadre du panafricanisme et de la renaissance africaine.
Considérant le thème de l’UA pour l’année 2024, « Éduquer une Afrique adaptée au 21e siècle », la réunion avec le président Ghazouani a permis d’explorer les moyens par lesquels le continent africain peut renforcer les capacités de sa jeune population en pleine croissance. La population de l’Afrique devrait doubler d’ici à 2050 pour atteindre 2,5 milliards de personnes, selon une analyse de l’Institut français d’études démographiques (INED).
Outre Benedict Oramah d’Afreximbank, qui a conduit la délégation, des représentants de la Banque de développement de Shelter Afrique (SHAFDB), de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), de la Capacité africaine de gestion des risques (ARC), du Fonds africain de garantie (AGF), de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), du Fonds de solidarité africain (FSA), du Fonds Africain de Garantie et de Coopération Économique (FAGACE) et de l’initiative AfroChampions étaient également présents à la réunion avec le dirigeant mauritanien.
Selon Afreximbank, ces institutions totalisent un chiffre d’affaires de plus de 75 milliards de dollars, une capacité financière à même de justifier leurs promesses de « soutien à la viabilité financière de l’Union africaine ». En outre, elles ont réaffirmé leur soutien à l’UA « dans l’accomplissement de son rôle » en tant que membre du G20.
Elles se sont engagées également à peser de tout leur poids en faveur de l’organe continental « afin d’amplifier la voix de l’Afrique » sur les questions mondiales essentielles, telles que l’action pour le climat. À cet égard, les institutions ont reconnu les besoins et les priorités uniques du continent en matière de climat, qui devraient être défendus de manière cohérente sur des plateformes mondiales telles que la COP29 et la COP16.
Pour sa part, le président Mohamed Ould Cheikh Al-Ghazouani a magnifié le soutien et l’engagement des institutions en faveur de l’Afrique, en particulier leur détermination à trouver des « solutions africaines aux problèmes africains » (ASAP) tout en poursuivant les objectifs de développement durable.
Le dirigeant mauritanien et président en exercice de l’UA a approuvé l’appel lancé par Nana Akufo-Addo, son homologue ghanéen, aux gouvernements africains pour qu’ils investissent un minimum de 30% de leurs réserves souveraines dans les institutions multilatérales africaines. L’objectif ainsi visé est de renforcer ces institutions pour qu’elles puissent mieux servir le continent. Un tel engagement permettra également aux institutions de mobiliser des ressources concessionnelles, a-t-il indiqué.
ODL/ac/APA avec APO Group