Le Soudan traverse une crise sanitaire d’une ampleur alarmante, marquée par une épidémie de choléra qui a déjà infecté plus de 28 000 personnes et causé 836 décès dans 11 États en moins de quatre mois.
Dans le context de crise sanitaire au Soudan, aggravée par la recrudescence du choléra, le manque de financements limite gravement les capacités de réponse, alors que les hôpitaux, à peine fonctionnels, peinent à répondre aux besoins de la population, déclare, dans un communiqué parvenu ce lundi à APA, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’Onu (OCHA).
Depuis le 22 juillet, le Soudan enregistre une progression inquiétante des cas de choléra, atteignant 28 376 infections et entraînant 836 décès. L’épidémie a été favorisée par des inondations sans précédent qui ont contaminé les sources d’eau, privant ainsi des milliers de personnes d’accès à une eau potable.
Kassala est l’État le plus touché, avec 6 868 cas et 198 décès, suivi de Gedaref et Al Jazirah. En parallèle, des cas de dengue se multiplient, ajoutant une pression supplémentaire sur les infrastructures sanitaires.
Les partenaires humanitaires affirment avoir lancé une campagne de vaccination pour tenter de contrôler la propagation, mais des financements additionnels sont urgents pour soutenir ces efforts, poursuivent-ils.
A en croire l’OCHA, l’état des infrastructures de santé au Soudan est gravement compromis. Entre 70 et 80 % des établissements de santé des zones de conflit, notamment à Khartoum et Al Jazirah, sont fermés ou en déclin, affirme-t-elle, notant que les établissements encore fonctionnels souffrent de graves pénuries de fournitures médicales et de carburant.
Pour répondre efficacement aux besoins de la population, l’OCHA estime que des fonds d’urgence sont indispensables afin de renforcer les structures existantes, assurer l’approvisionnement en médicaments essentiels et permettre aux équipes médicales de travailler dans des conditions sûres et dignes.
Une crise humanitaire affectant les plus vulnérables : femmes et enfants
Les enfants et les mères sont particulièrement vulnérables dans ce contexte de crise sanitaire et alimentaire. Selon l’OCHA et Save the Children, plus de 2 millions de bébés nés depuis le début du conflit en avril 2023 sont menacés par l’effondrement des services de santé et des niveaux alarmants de famine.
La situation alimentaire s’aggrave, avec 25,6 millions de Soudanais confrontés à l’insécurité alimentaire, dont 8,5 millions en situation d’urgence.
Sans une injection de fonds immédiate, ces populations risquent des complications de santé graves, parfois fatales, en raison du manque d’accès aux soins de base, alertent ces organismes.
Dans ce climat de violence, 116 attaques contre les services de santé ont été enregistrées depuis avril 2023, causant la mort de 188 personnes et en blessant 140 autres. Ces agressions incluent la destruction d’infrastructures, le pillage de fournitures médicales et des violences à l’encontre du personnel de santé, réduisant encore la capacité du pays à faire face à cette crise sanitaire, signale OCHA.
ARD/Sf/ac/APA