Le 26 août 2024, la peine de mort a été requise contre 50 personnes, dont trois Américains, accusées de tentative de coup d’État en République démocratique du Congo le 19 mai. Le ministère public a demandé la peine capitale pour des charges telles que l’attentat et le terrorisme.
Depuis le 7 juin, le tribunal militaire de garnison de Kinshasa-Gombe, siégeant dans l’enceinte de la prison militaire de Ndolo, où sont incarcérés tous les prévenus, juge 51 personnes pour ce que l’armée a qualifié de « tentative de coup d’État ».
Six étrangers figurent parmi eux : trois Américains nés aux États-Unis – Marcel Malanga (22 ans), Tyler Thompson (22 ans) et Benjamin Zalman-Polun (36 ans) – ainsi qu’un Belge, un Britannique et un Canadien, tous trois des Congolais naturalisés.
Dans son réquisitoire, le ministère public a également demandé au tribunal « de prononcer la confiscation de tous les objets ayant servis à la commission des infractions, au profit de l’État congolais ».
Pendant les interrogatoires, tous les prévenus directement impliqués dans cette affaire (ceux arrêtés au palais de la Nation) ont rejeté la responsabilité de leur aventure sur Christian Malanga, chef présumé du commando.
Marcel Malanga, né aux États-Unis d’une mère américaine, a dit être venu en RDC, accompagné de son ami Tyler Thompson, à l’invitation de son père, Christian Malanga.
« 250 millions de dollars »
Comme les autres, il a tout rejeté sur son père, qu’il a décrit comme un homme autoritaire qui le battait quand il était petit.
Les autres personnes arrêtées dans la ville en marge de ce « coup d’État », dont quatre femmes, ont dit n’être impliquées ni de près, ni de loin dans cette affaire.
Cette opération de quelques dizaines d’hommes manifestement mal préparés pour renverser un régime est entourée de nombreuses questions, notamment sur d’éventuels commanditaires.
La veille, dans leurs conclusions, les avocats de sept parties civiles, sur la dizaine constituées, dont certains prévenus, ont réclamé des dommages et intérêts allant de 10 000 à 250 millions de dollars américains pour les « préjudices subis ».
Les avocats de la République démocratique du Congo ont réclamé une somme de « 250 millions de dollars » aux prévenus.
« Le préjudice est immense, la République est passée à côté du chaos. Il y a eu saccage et destruction au palais de la Nation », a soutenu l’un d’eux, Matadi Wamba.
Il a néanmoins appelé le tribunal à faire un distinguo entre les « auteurs » du coup et les prévenus présentés comme « complices ».
Matadi Wamba s’est remis « à la sagesse » des juges quant au sort à réserver aux autres prévenus, notamment les propriétaires et agents de l’établissement « Chez Momo 19 », l’auberge où étaient hébergés certains assaillants et leur chef présumé.
Pour la défense, le réquisitoire du ministère public est « très sévère », a réagi auprès de l’AFP Richard Bondo, avocat de l’Américain Benjamin Zalman-Polun.
La plaidoirie de la défense est prévue vendredi.
Sf/APA avec AFP