Face à une montée de violences dans les campus, le gouvernement ivoirien a pris des mesures radicales : interdiction des syndicats étudiants, expulsions massives et réforme du logement universitaire.
Le gouvernement ivoirien a annoncé jeudi 17 octobre une série de mesures drastiques visant à rétablir l’ordre dans les universités du pays, suite à ce qu’il qualifie ‘d’actes inacceptables’.
Ces décisions font suite à l’assassinat de deux étudiants, un événement qui a provoqué une vive émotion dans le pays.
Parmi les mesures phares figure l’interdiction, à titre conservatoire, des activités des associations syndicales estudiantines et scolaires sur l’ensemble du territoire national. Cette décision a été prise par arrêté interministériel.
Le gouvernement a procédé à plusieurs opérations de grande envergure : l’interpellation de 45 étudiants, dont le Secrétaire général national de la FESCI (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire), l’expulsion d’environ 5 000 personnes irrégulièrement logées dans les cités universitaires d’Abidjan, Bouaké et Daloa, la saisie d’un important lot d’armes blanches et de grenades, ainsi que la destruction de commerces illégaux et de lieux suspectés d’abriter des activités criminelles.
Le Ministre de l’Enseignement supérieur, Adama Diawara a proposé la réhabilitation par étapes des anciennes universités et cités universitaires.
Il a également annoncé une réattribution des chambres universitaires selon de nouveaux critères, prenant en compte les résultats académiques, l’âge et la vulnérabilité sociale des étudiants.
Dans une décision qui risque de faire polémique, le Conseil national de sécurité a entériné la proposition du Ministre de dissoudre toutes les associations syndicales estudiantines.
Le Président de la République ivoirienne, Alassane Ouattara tout en déplorant les actes de violence, a présenté ses condoléances aux familles des victimes. Il a instruit le Premier Ministre de mettre en œuvre ces mesures et a exhorté l’ensemble du gouvernement à persévérer dans leurs efforts pour le bien-être des populations vivant en Côte d’Ivoire.
Ces décisions interviennent dans un contexte tendu et soulèvent des questions sur l’équilibre entre le maintien de l’ordre et les libertés syndicales dans le milieu universitaire ivoirien.
AC/Sf/APA