Le pôle pénal économique et financier a rendu, ce mardi 7 mai 2024, son verdict dans l’affaire de trafic international de cocaïne, après plus de trois mois de débats à l’audience.
Le pôle pénal économique et financier a entamé le procès de plusieurs personnes physiques et morales impliquées dans un trafic de cocaïne depuis le 22 décembre 2023, pour les faits d’association de malfaiteurs, de fraudes fiscales et de trafic international de stupéfiants.
Trente-cinq personnes physiques et cinq personnes morales étaient poursuivies, suite à la découverte de plusieurs plaques de cocaïne en avril 2022, à Abidjan et à San-Pedro (Sud-ouest), la deuxième ville portuaire du pays.
Au cours d’une conférence de presse, ce mardi, le procureur près du pôle pénal économique et financier d’Abidjan, Mme Nina Kamagaté, a précisé que ce sont 1.795 plaques de cocaïne, d’un poids de 2,57 tonnes qui ont été saisies à Abidjan et à San-Pedro.
Le tribunal a condamné Devesa Mera Miguel Angel, le cerveau du réseau, Valencia Sepulveda Gustavo Alberto, Muniz Cadabal José Maria, Picabea Carnes Aitor, Herlbert Perez Garcia, Soumano Lassina, Ouattara César, Machlab Taman, Dosso Karamoko, Sery Groguhé Patrice, Lella Kouassi Guy Serge, Hussein Taan et Priolo Bartolo à 10 ans d’emprisonnement et à 50 millions d’amende chacun.
Le prévenu Marcelle Akpoue Assa Bla a été condamné à cinq ans d’emprisonnement ferme et à 50 millions Fcfa d’amende. M. Dago Agrey Yannick à 36 mois de prison ferme et à 10 millions Fcfa d’amende.
Henri Dominique Amata, Coco Maurizio et Giorgilli Assunta, d’autres prévenus, ont été condamnés à 24 mois. Le tribunal a condamné la société Pasta And Pizza à 50 millions Fcfa, tandis que les sociétés 911 Security et Italia Service ont écopé d’une amende de 30 millions Fcfa chacune.
Les juges ont ordonné la confiscation des biens au profit de l’Etat et ont confié la gestion de tous les biens confisqués à l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs criminels (AGRAC).
L’enquête a mis en exergue un vaste réseau de trafic de cocaïne opérant entre le Suriname, la Colombie, l’Italie, l’Espagne et la Côte d’Ivoire. La drogue découverte tant à San-Pedro qu’à Abidjan, a pour origine le Suriname, un pays d’Amérique du Sud.
Selon le procureur, ces plaques de cocaïne appartiennent à un cartel Colombien, qui a décidé de faire de la Côte d’Ivoire un pays transit dans le trafic de drogue. Une autre partie devrait servir à la consommation locale.
A la suite de l’information judiciaire, 17 personnes aussi bien physiques que morales ont bénéficié d’un non-lieu. Les autres inculpés, au nombre de 23 dont 19 personnes physiques ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel.
Par ailleurs, ont été déclarés coupables des faits de fraude fiscale les personnes physiques Cocco Maurizio, Amata Dominique Henri, Hussein Taan, Giorgilli Assunta et les sociétés Italia Service et 911 Security.
L’Etat ivoirien, constitué en partie civile, devrait à titre de dommages et intérêts percevoir 60 milliards Fcfa de la part de Devesa Mera Miguel Angel, et 10 milliards Fcfa de la part de Muniz Cadabal Jose Maria, Picaba Carnes Aitor, Herlbert Perez Garcia et la société Kibor Africa, solidairement.
Amata Dominique, Cocco Amurizio, les sociétés Italia Service, 911 Security, ont été condamnés à payer 2 milliards Fcfa à l’Etat. Hussein Taan, lui, devrait payer 40 millions Fcfa. La peine de 10 ans est la plus haute sanction requise contre un trafiquant de drogue sur le sol ivoirien.
AP/APA