Au Tchad, la confection de cachets est devenue l’une des principales activités de beaucoup de jeunes dont des étudiants et des diplômés sans emploi, voire même des exclus de l’école. L’essentiel étant pour toute cette jeunesse de trouver de quoi s’occuper pour s’assurer du minimum vital.
A N’Djaména, la capitale où sont concentrées l’administration publique et les plus grandes entreprises du pays, la demande en tampons ne cesse de croître. A l’affût de potentiels clients, les confectionneurs de cachets ont pris leurs quartiers dans les lieux de commerce et certaines artères de la ville.
C’est le cas au grand marché de N’Djaména où on les voit assis devant des tables sur lesquelles sont exposés divers formats de cachets. Faisant preuve d’une grande habileté, ces jeunes hommes, âgés de 25 à 30 ans, se servent de compas et de rasoirs pour découper le caoutchouc à coller sur le contreplaqué du tampon. Après quoi, ils font preuve de la même dextérité pour reproduire sur le caoutchouc les écritures commandées par le client.
« Je n’ai reçu aucune formation théorique. J’ai juste été initié par un ami dans son atelier », confie Florent avant d’ajouter que cette activité lui permet de supporter les charges quotidiennes de son travail et de subvenir à ses besoins.
A raison de 100 FCFA pour une lettre, le prix d’un tampon dépend essentiellement du nombre de lettres à y faire figurer. Si la commande est très importante, il est possible de revoir ce tarif à la baisse, à condition… de savoir marchander.
Sosthène Madjitoloum renseigne que lui et ses collègues fabricants de cachets sont généralement sollicités par « les commerçants grossistes, les directeurs ou proviseurs d’établissements scolaires et les gérants des dépôts de boissons ou encore de quincailleries ».
A en croire Sosthème, étudiant de son état, il faut faire beaucoup attention pour ne pas sauter sur n’importe quelle commande car les falsificateurs de documents rôdent. « Pour une demande à caractère administratif, j’exige, explique-t-il, la présentation de documents légaux et la carte professionnelle avant de me mettre au travail afin d’éviter de tomber dans le faux ».
Balbo Tolnadji, un autre fabricant de cachets installé sous un arbre, révèle qu’avant toute vérification il compte sur la bonne foi des clients. Lesquels se présentent de différentes manières, y compris même « sans documents administratifs » en guise d’attestation. Ces derniers, à en croire Balbo, proposent de « doubler ou de tripler le prix normal » du cachet à reproduire.
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