Le Fonds africain de développement vient d’accorder un financement de 135 millions de dollars à l’Union des Comores afin de lui permettre de transformer ses infrastructures portuaires et de dynamiser son économie.
L’Union des Comores devrait connaître une véritable révolution dans son secteur portuaire dans les prochaines années. Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement a en effet donné son feu vert à un financement colossal de 135 millions de dollars, le plus important jamais octroyé à l’archipel.
Cette initiative phare, baptisée Projet de Corridor maritime et de facilitation des échanges régionaux (PACMFCR), promet de moderniser en profondeur les infrastructures portuaires du pays et de stimuler son intégration dans le commerce régional.
Au cœur de ce projet ambitieux se trouve la modernisation des ports de Moroni et de Boingoma. À Moroni, capitale du pays, un nouveau quai de 240 mètres sera construit, tandis qu’à Boingoma, sur l’île de Mohéli, un quai de 136 mètres viendra compléter les installations existantes.
Ces extensions permettront d’accueillir des navires plus importants, qu’il s’agisse de ferries pour le transport de passagers ou de bateaux de pêche, augmentant ainsi considérablement la capacité et l’efficacité des ports comoriens.
Mais le PACMFCR ne se limite pas à la seule construction d’infrastructures. Il prévoit également une série de mesures visant à faciliter le commerce et à stimuler le développement économique.
L’administration douanière sera modernisée, un guichet unique national sera mis en place pour simplifier les démarches commerciales, et une zone économique spéciale sera développée pour soutenir la logistique d’importation et d’exportation.
Ces initiatives devraient contribuer à réduire les coûts d’exploitation et à renforcer la compétitivité de l’économie comorienne sur la scène régionale et internationale.
Le projet accorde une attention particulière au développement des secteurs clés de l’économie bleue des Comores, notamment la pêche et l’agriculture. Des infrastructures spécifiques seront mises en place, comme la construction de dix magasins de produits de la pêche équipés de chambres froides alimentées par l’énergie solaire.
Ces installations, associées à des solutions de transport insulaires réfrigérées, permettront de mieux conserver et valoriser les produits locaux, ouvrant ainsi de nouvelles opportunités pour les producteurs comoriens.
L’égalité des genres n’a pas été oubliée dans la conception du projet. Un soutien particulier sera apporté aux coopératives de femmes, qui recevront des équipements de surgélation pour la production et la transformation des produits de la pêche et de l’agriculture. Cette initiative vise à renforcer le rôle des femmes dans l’économie locale et à promouvoir leur autonomisation économique.
« Il s’agit d’un projet phare du Plan Comores Émergent, qui contribuera certainement à améliorer les conditions de vie de la population comorienne et à réduire la vulnérabilité des Comores au changement climatique », a indiqué Nnenna Nwabufo, directrice générale de la Banque pour l’Afrique de l’Est, citée par la note parvenue ce lundi à APA.
Le PACMFCR bénéficie du soutien d’un consortium d’institutions financières internationales, témoignant de son importance stratégique. Outre le Fonds africain de développement, la Banque européenne d’investissement, la Banque mondiale, la Banque islamique de développement et l’Agence française de développement participent au financement du projet.
ARD/ac/Sf/APA