Premier ministre qui a su décliner sa vision en 18 mois de présence à ses compatriotes, humaniste et pacifiste assis sur des valeurs fondamentales, l’Ethiopien Abiy Ahmed Ali, 43 ans, symbolise un syncrétisme qui lui a permis d’avoir une reconnaissance internationale et d’être nommé ce vendredi centième prix Nobel de la paix.
Le 7 novembre dernier, le Rwanda commémorait le 25e anniversaire du génocide d’environ 800.000 morts qui avait principalement frappé les Tutsis. Parmi la dizaine de chefs d’Etat et de gouvernement présents au Kigali Convention Center, il y avait Abiy Ahmed, un « ami » de longue date du président Kagamé. Ce dernier avait rappelé l’apport d’Ahmed pendant ce moment douloureux qui avait touché son pays.
Déployé comme casque bleu au sein de la Force de maintien de la paix de l’ONU après le génocide, le PM éthiopien, alors âgé de 19 ans, avait souligné pour sa part son mémorable passage avant de saluer aujourd’hui la belle trajectoire du Rwanda « devenu une histoire extraordinaire de réconciliation grâce au leadership de Paul Kagamé ».
Prêchant partout la paix et la réconciliation, il avait appelé les peuples, face aux violences qui minent plusieurs parties du monde, à se voir comme des « êtres humains » ou « le miroir de l’autre ». Sinon, pour lui, cela voudrait dire qu’on « ne se connaît pas » soi-même.
Des propos qui correspondent bien à son action en tant qu’homme politique et aux valeurs du prix Nobel de la paix qui récompense « la personnalité ou la communauté ayant le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion et à la propagation des progrès pour la paix ».
Le comité Nobel norvégien a ainsi reconnu « ses efforts en vue d’arriver à la paix et en faveur de la coopération internationale, en particulier pour son initiative déterminante visant à résoudre le conflit frontalier avec l’Erythrée voisine ».
ODL/te/APA