Organisée par Choiseul Africa, cette 5e édition du Forum réunit 800 décideurs de haut niveau venus d’Afrique, d’Europe et du Golfe autour du développement économique et des opportunités d’investissement en Afrique.
Le continent africain représente une solution pertinente face aux multiples enjeux mondiaux, grâce à son potentiel en énergies renouvelables, en souveraineté alimentaire, ainsi qu’à sa dynamique démographique, a déclaré, vendredi à Marrakech, Mehdi Tazi, vice-président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).
M. Tazi a souligné que l’Afrique recèle des ressources inexploitées en énergies propres, essentielles pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, lors de l’ouverture de la 5ème édition du Choiseul Africa Business Forum, qui a pour thème « Co-construire des stratégies gagnantes et durables : le rôle moteur du secteur privé et de la coopération avec le secteur public ». Il a précisé que le continent détient 60 % des meilleures ressources solaires à l’échelle mondiale et dispose d’un potentiel hydroélectrique équivalent à sept fois la capacité installée en Europe. Il a également mis en lumière des exemples de réussites africaines, notamment l’importante expansion des énergies solaire et éolienne au Maroc, ainsi que le développement de barrages hydroélectriques en Éthiopie et de centrales géothermiques novatrices au Kenya.
En matière de souveraineté alimentaire, M. Tazi a noté que l’Afrique possède plus de 60 % des terres arables non cultivées à l’échelle mondiale, tout en disposant d’un potentiel de productivité considérable sur les terres agricoles déjà exploitées.
Il a en outre souligné que l’Afrique connaît une croissance démographique qui contraste avec la stagnation des populations de nombreux pays occidentaux, rappelant que 60 % de la population africaine a moins de 25 ans, contre seulement 25 % en Europe.
Concernant les défis à relever pour exploiter pleinement ces ressources, M. Tazi a appelé à une amélioration des infrastructures, notamment dans le secteur des transports, qui demeurent encore sous-développées.
Il a également noté que l’accès à l’électricité est encore très limité pour de nombreux Africains, mettant en avant le modèle du Royaume du Maroc, où le taux d’électrification rurale est passé de 18 % en 1995 à presque 95 % en seulement une décennie.
Par ailleurs, il a déploré que le taux de bancarisation en Afrique soit d’environ 55 % de la population, contre près de 100 % en Europe.
Pour sa part, Mohamed El Kettani, président-directeur général d’Attijariwafa bank, a indiqué que cette rencontre constitue une occasion propice pour explorer de nouvelles perspectives d’investissement et de développement économique en Afrique, qui possède toutes les ressources nécessaires pour surmonter les défis auxquels elle fait face.
Également coprésident du Club des chefs d’entreprises France-Maroc, M. El Kettani a souligné l’importance de l’activité bancaire et financière en Afrique, en tant que moteur essentiel pour la promotion de l’entrepreneuriat sur le continent.
À cet égard, il a précisé que le développement de l’entrepreneuriat nécessite la mise en place d’un secteur bancaire panafricain solide, étroitement en phase avec les préoccupations des ménages issus des classes moyennes et des très petites et moyennes entreprises (TPME).
De plus, le PDG d’Attijariwafa bank a recommandé de mettre en œuvre des politiques publiques et des stratégies nationales qui créent un environnement favorable pour les entrepreneurs, de lutter contre l’économie informelle et de « conserver les talents de notre continent ».
Particulièrement symbolique, cette 5ème édition célèbre les dix ans de Choiseul Africa et son engagement en faveur de la promotion des jeunes talents africains émergents, ainsi que du développement de partenariats à forte valeur ajoutée sur le continent.
BZ/Sf/ac/APA