Le Haut-commissaire des Nations-unies aux droits de l’homme a échangé avec les autorités de la transition dont le capitaine Ibrahim Traoré.
« La situation sécuritaire [du Burkina Faso] est plus qu’alarmante. Une grande partie du pays est terrorisée par des groupes armés », a affirmé, Volker Türk, Haut-commissaire des Nations-Unies aux droits de l’Homme, au cours d’une conférence de presse, jeudi à Ouagadougou.
En 2023, le Bureau des Nations unies aux droits de l’homme a documenté 1 335 violations et abus des droits humains et de droits humanitaires avec au moins 3 800 victimes civiles.
« Plus de 86 % des victimes » sont imputables aux groupes armés terroristes, a indiqué M. Türk.
Néanmoins, son Bureau a également reçu des rapports faisant état de « violations graves commises par les forces de sécurité et les Volontaires pour la défense de la Patrie (VDP) ».
C’est pourquoi il et appelé à la tenue « d’enquêtes approfondies et de mesures correctives » pour les cas « graves » de violation des droits humains.
« La protection des civils est primordiale. Une telle violence gratuite doit cesser et les auteurs doivent répondre de leurs actes », a insisté le Haut-commissaire onusien, soulignant que la situation sécuritaire a exacerbé la crise humanitaire dans le pays.
Les Burkinabè en situation d’insécurité alimentaire s’élèvent à 2,3 millions alors que plus de 2 millions sont déplacés et plus de 800 000 enfants non scolarisés. Au total, 6,3 millions de personnes ont besoin d’assistance humanitaire.
« Pourtant, cette question a disparu de l’agenda international et les ressources mises à disposition sont totalement insuffisantes pour répondre à l’ampleur des besoins », a poursuivi Volker Türk.
Bien avant, il a échangé avec le président de la transition à qui il a exprimé sa solidarité avec le peuple burkinabè en ces temps difficiles.
Il a rapporté avoir aussi discuté de la situation sécuritaire, socio-économique et humanitaire, de la nécessité de forger un nouveau contrat social et d’assurer une participation inclusive de tous les Burkinabè au processus de transition.
DS/ac/APA