Le Procureur du Faso annonce des poursuites contre les appels à la violence ethnique sur les réseaux sociaux, dans un contexte de tensions à Solenzo où l’armée dément toute exaction contre la communauté peule.
Au Burkina, le Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance Ouaga I s’est exprimé suite à la prolifération de discours haineux sur les réseaux sociaux ciblant des communautés ethniques.
Dans un communiqué parvenu à APA, le Procureur indique avoir constaté que « des individus, à travers leurs profils ou pages Facebook, s’adonnent à des publications, des commentaires de soutien et des partages massifs sur les réseaux sociaux, de messages d’appel à l’extermination de personnes appartenant à un groupe ethnique ».
Le communiqué précise que ces publications accusent certaines communautés d’être responsables des actes terroristes qui touchent le pays. Le Procureur qualifie ces messages de « menaces graves à la paix et la cohésion sociale ».
Le magistrat rappelle à la population que ces actes constituent des infractions pénales de discrimination, de mise en danger délibéré d’autrui et d’incitation à commettre des crimes. Il cite spécifiquement les articles 322-4, 111-4 et 131-8 du code pénal burkinabè, qui prévoient des peines allant de six mois à trois ans d’emprisonnement et des amendes de 300 000 à 3 millions de francs CFA.
Le Procureur Bakouli Blaise Bazié annonce l’ouverture d’enquêtes et l’interpellation prochaine des auteurs de ces publications, tout en exhortant la population à « se départir des discours haineux qui mettent à mal notre vivre ensemble ».
Cette communication du parquet intervient dans un contexte particulièrement tendu, marqué par la propagation d’un discours de haine sur fond d’accusations d’exactions contre la communauté peule à Solenzo, dans la Boucle du Mouhoun. L’armée burkinabè a formellement démenti avoir violé les droits humains dans cette localité, affirmant au contraire avoir sauvé des civils utilisés comme boucliers humains par des groupes terroristes.
AC/Sf/APA