Lors d’une rencontre le 22 décembre entre le ministre de la Justice et les dirigeants des institutions, Louis Vlavonou, président du parlement béninois avait proposé une « refonte totale de tout le système ». Il se prononçait sur la révision de la Loi fondamentale.
Face au tollé provoqué par ses déclarations sur la Constitution, le président de l’Assemblée nationale béninoise se justifie. Lors d’une conférence de presse jeudi, son porte-parole Vitali Boton, explique que les propos de Louis Vlavonou sont à placer dans le contexte d’une « discussion non conventionnelle ». « Nul ne peut douter au regard de l’expérience qui est celle du président de l’Assemblée nationale, qu’il sait suffisamment distinguer, une assemblée constituante d’un cadre de concertation, fut-il celui des présidents d’institutions de la République », a expliqué M. Boton.
Le 22 décembre 2023, lors d’une rencontre entre le ministre de la Justice Yvon Détchénou et les présidents d’institutions, Louis Vlavonou avait déclaré que « nous qui sommes ici, nous représentons la nation toute entière. Ce sont les institutions de la République et nous sommes comme, une assemblée constituante parce que ce qui se discute ici et ce qui se fait ici est au-delà de nos pauvres personnes. C’est la refonte totale de tout le système qui est en jeu ».
Cette annonce a provoqué une vive polémique dans le pays depuis qu’elle a été diffusée sur la télévision publique le 27 décembre.
Lors d’une conférence de presse le 03 janvier à Cotonou, le parti d’opposition Les Démocrates a appelé à la démission du président de l’Assemblée nationale, l’accusant de parjure. « Pour sa propre dignité dans un pays qui se respecte et qui respecte ses propres valeurs, M. Louis Vlavonou devrait purement et simplement démissionner de la présidence de notre Assemblée nationale, ou il devrait être destitué par ses pairs pour avoir outrepassé ses compétence et pour n’avoir reçu aucun mandat pour aller faire une telle déclaration», a indiqué Guy Mitopkè, le porte-parole du parti de l’ancien président Boni Yayi. Il ajoute que le parti Les Démocrates ne laissera pas passer « une révision opportuniste de la constitution » béninoise.
Déjà le 1er janvier dernier, l’ancien président Boni Yayi, chef du Parti, a fermement mis en garde contre tout projet de « troisième mandat ou de troisième mandat déguisé ».
Le président Patrice Talon qui achève son second quinquennat en 2026, s’est toutefois engagé à respecter la constitution pour ne pas se lancer, une troisième fois, dans la course à la magistrature suprême.
RK/ac/APA