La proposition de révision de la constitution a été initiée par un député de la coalition au pouvoir et prévoyait entre autres, de réduire le second mandat du président de la République.
Au petit matin du samedi 02 mars, les députés béninois ont empêché la révision de la constitution. Sur les 109 élus, 108 ont effectivement voté. Alors que 71 ont approuvé la proposition la proposition de loi constitutionnelle, 35 s’y sont opposés et deux parlementaires se sont abstenus de voter. Ce résultat ne favorise même pas la prise en compte du texte afin de passer à son étude en séance plénière. La Constitution elle-même prévoit que pour la modifier, il faut d’abord un vote favorable des trois quarts (3/4) des 109 députés, soit 82 élus. Ce n’est qu’après cette étape que le texte peut être soumis au vote et pour cela, les quatre cinquième (4/5) de l’Assemblée, soit 88 députés, doivent voter en sa faveur.
Avec ses 81 députés, la majorité favorable au président Patrice Talon ne peut, à elle seule, réussir à réviser la Constitution. Il faut forcément le concours des parlementaires du parti d’opposition Les Démocrates.
En plus des 28 députés de l’opposition, la proposition de révision de la Constitution a également été rejetée par sept élus de la coalition au pouvoir et deux autres se sont abstenus.
Le texte a été introduit à l’assemblée nationale depuis le 26 janvier 2024, par le député Assan Seibou, président du groupe parlementaire du Bloc Républicain, l’un des deux principaux partis de la coalition au pouvoir.
Selon l’initiateur, cette proposition de modification de la Constitution vise principalement à revoir le calendrier électoral pour tenir la Présidentielle avant les Locales et les Législatives contrairement à ce que prévoit présentement le texte.
D’après le député, cette révision permettra de régler une fois pour de bon, le problème du parrainage des candidats à la Présidentielle.
Dans une décision datant du 04 janvier 2024, la Cour Constitutionnelle a ordonné à l’Assemblée nationale de corriger les incohérences relatives au parrainage dans le code électoral. Selon le chronogramme des élections générales de 2026, les Locales et les Législatives se tiennent avant la Présidentielle. Seulement, au moment du dépôt des dossiers de candidature pour la Présidentielle, tous les nouveaux maires n’auront pas pris fonction et le nouveau parlement n’aura pas été encore installé.
La proposition de révision constitutionnelle qui a été rejetée prévoyait aussi de réduire le second quinquennat du président Patrice Talon pour se conformer au calendrier des élections générales de 2026.
RK/ac/APA