Candidat à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), le Sénégalais Amadou Hott a clarifié sa vision pour l’avenir de la Banque face aux défis mondiaux actuels.
« L’Afrique n’a pas de camp à choisir, elle doit plutôt défendre ses intérêts et choisir les meilleures personnes pour défendre ses intérêts », a indiqué l’ancien ministre sénégalais de l’Économie, candidat à la succession du Nigérian Akinwumi Adesina à la tête de la BAD, dont l’élection est prévue en mai prochain.
Dans un entretien accordé à RFI et Jeune Afrique, il a souligné que le continent devrait se préparer à « mobiliser des ressources et à générer des rendements économiques et de l’impact social », en se concentrant sur des investissements qui permettent de « maximiser les retombées économiques et de garantir un suivi rigoureux des engagements contractuels ».
Sa stratégie pour renforcer la Banque inclut la promotion de réformes fiscales, notamment l’« augmentation de l’assiette fiscale des pays africains » et la mobilisation de l’épargne et des fonds africains, y compris les investissements institutionnels et privés.
« En tant que Président de la Banque, je travaillerai à rendre la Banque plus agile dans le développement et la préparation de projets », a ajouté l’ancien vice-président à l’Energie à la BAD.
L’un des objectifs majeurs de Hott est de positionner la BAD comme un acteur clé pour soutenir les transformations économiques de l’Afrique, notamment en travaillant étroitement avec le secteur privé. Il a insisté sur la nécessité d’un secteur privé « fort » pour « créer des emplois et de la richesse », afin de « ne pas trop dépendre des finances publiques ». Il a également mis en avant son expérience passée, précisant qu’il « a dirigé la transformation d’UBA Capital à Lagos » et a contribué au financement de « premiers projets d’énergie solaire » au Sénégal.
Dans sa vision stratégique, Amadou Hott prévoit de renforcer les capacités internes de l’institution financière panafricaine, d’accélérer les projets liés à l’accès universel à l’énergie et de renforcer la mobilisation des ressources via des mécanismes financiers innovants. Son approche pourrait ouvrir une nouvelle ère de collaboration entre les secteurs public et privé, catalysant ainsi une croissance économique et un développement durable à travers le continent.
Les élections pour la présidence de la BAD se tiendront le 29 mai 2025. La liste des candidats comprend, en plus de M. Hott, le Mauritanien Sidi Ould Tah, la Sud-africaine Bajabulile Swazi Tshabalala, le Tchadien Abbas Mahamat Tolli et le Zambien Samuel Munzele Maimbo.
ODL/te/Sf/APA