L’atelier de formation dont elles ont bénéficié a favorisé le développement de leurs compétences entrepreneuriales et amélioré leur maîtrise des bonnes pratiques d’hygiène en production laitière.
Financé par la Banque mondiale, le projet AICCRA Sénégal (Accélérer l’Impact de la Recherche Climatique en Afrique) du Groupe consultatif international pour la recherche agricole (CGIAR, sigle anglais) s’efforce entre autres à réduire la vulnérabilité des femmes et à renforcer leur résilience face aux effets du changement climatique.
En collaboration avec des institutions de recherche nationales telles que l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra), le projettravaille à rétablir les moyens de subsistance dans les zones rurales. L’accent est mis sur le renforcement de la résilience locale en favorisant le développement de la chaîne de valeur agricolenotamment chez les femmes.
C’est dans ce cadre qu’AICCRA a organisé, le 8 et 9 septembre 2023,une formation en entrepreneuriat et en bonnes pratiques d’hygiène pour 50 femmes pilotes spécialisées dans la transformation des produits laitiers dans la commune de Yang-Yang, dans le département de Linguère (Centre). Fortes de ces nouvellescompétences, elles sont désormais en mesure de partager leurs connaissances avec d’autres femmes dudit département.
En début décembre 2023, une équipe de suivi-évaluation du projet a organisé des entretiens avec 45 femmes ayant participé aux séances de renforcement de capacité. L’enquête s’est particulièrement penchée sur les changements observés dans les pratiques entrepreneuriales et d’hygiène, notamment en termes d’efficacité, de gestion et de qualité de la production laitière.
« À la suite de la formation, nos méthodes ont évolué. Nos habitudes en matière d’hygiène ont également évolué. Nous avons adopté le port de masques, une meilleure hygiène des mains, et l’utilisation de gants pendant la traite. Ces mesures n’étaient pas appliquées auparavant », déclare une des bénéficiaires de la formation.
« Auparavant, j’avais des difficultés à commercialiser ma production de lait. J’étais contrainte de la vendre à un prix très bas, et une partie se détériorait faute de moyens de conservation adéquats. Cependant, grâce à l’unité de collecte installée dans la zone (La Laiterie du Berger), je parviens à écouler une grande quantité qui répond aux normes d’hygiène » confie Raky Ndiaye, une autre bénéficiaire de la formation.
Les résultats de l’enquête ont également montré comment la formation a amélioré leur estime de soi et leur confiance en elles, et comment cela a contribué à changer leur position vis-à-vis des membres de leur famille (conjoints, enfants, beaux-parents, etc.) et des membres de la communauté.
Les connaissances acquises sont désormais mises à l’échelle au sein des communautés faisant de certaines des « modèles » auprès des leurs. « J’ai partagé mes connaissances avec au moins une quinzaine de femmes vendeuses de lait. J’insiste toujours sur le respect des mesures d’hygiène. La personne doit être bien propre dans un environnement bien assaini. Son matériel doit être bien lavé et prêt à l’emploi », témoigne Aminata Sow, l’une des femmes leaders de sa communauté.
Les échanges ont révélé la satisfaction des bénéficiaires, qui ont salué l’initiative du projet AICCRA. Les autorités locales ont eux-aussi salué la démarche et encouragé les bénéficiaires à appliquer les techniques apprises, tout en les incitant à les partager avec d’autres organisations opérant dans le même secteur.
ARD/te/APA