Au lendemain des récentes élections en Afrique du Sud, le président Cyril Ramaphosa se trouve face à un labyrinthe politique à un moment où il s’efforce de former un nouveau gouvernement.
La facilité initiale prévue lorsque les partenaires de la coalition n’étaient que quatre lors de l’annonce du gouvernement d’unité nationale (GUN), le 14 juin, s’est dissipée, laissant place à une tâche herculéenne exacerbée par le nombre croissant de partis en lice pour l’inclusion.
Ce qui a commencé comme un GNU impliquant l’ancien parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), l’Alliance démocratique (DA), favorable aux affaires, le Parti de la liberté Inkhata et l’Alliance patriotique (PA), s’est maintenant étendu à une famille élargie de 10 frères et sœurs politiques idéologiquement différents.
Ces dix partis représentent 287 des 400 sièges de l’Assemblée nationale sud-africaine.
La balle est désormais dans le camp de M. Ramaphosa, qui doit s’acquitter de la tâche peu enviable de veiller à « l’unité du gouvernement d’unité ».
Des signes de difficultés ont déjà commencé à émerger, alors que les
partis se bousculent pour obtenir des postes ministériels.
Une lettre qui a fait l’objet d’une fuite et qui aurait été écrite par la présidente fédérale de la DA, Helen Zille, au secrétaire général de l’ANC, Fikile Mbalula, montre que le parti dominé par les Blancs veut avoir l’assurance qu’il obtiendra le poste de vice-président « comme c’est la pratique habituelle dans des gouvernements similaires dans le monde entier ».
Les autres demandes de la DA portent sur 12 postes ministériels et la préférence dans la sélection des directeurs généraux des ministères, l’équivalent sud-africain des secrétaires permanents.
Le parti anti-migrants PA réclame les portefeuilles de la police et des affaires intérieures. Le parti attribue les problèmes de l’Afrique du Sud à l’afflux présumé d’étrangers sans papiers, principalement originaires de pays africains.
Le porte-parole de l’ANC, Mahlengi Bhengu-Motsiri, a confirmé lundi que l’annonce du Cabinet était proche.
« La deuxième phase du processus de nomination de l’exécutif national conformément à la constitution est en cours », a-t-elle déclaré aux journalistes.
Elle a ajouté : « Les consultations avec les dirigeants des partis inclus dans le GNU par le président de la république sont en cours, sur la base de la prérogative constitutionnelle du président ».
Elle a déclaré que le cabinet serait fondé sur une approche inclusive prenant en considération les résultats électoraux, l’intérêt national ainsi que les groupes nationaux, le genre et les secteurs sociaux.
JN/fss/te/APA