Les inondations catastrophiques en Afrique de l’Ouest et du Centre ont touché cette année plus de sept millions de personnes, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).
En 2024, l’hivernage a été très pluvieux, provoquant de graves inondations dans plusieurs pays. Le Tchad, le Niger, le Nigéria et la République démocratique du Congo (RDC) figurent parmi les plus touchés, d’après l’OCHA, qui souligne que ces inondations aggravent les problèmes existants dus aux conflits et aux catastrophes naturelles précédentes.
« Nous et nos partenaires continuons à soutenir la réponse des pays en fournissant de la nourriture, de l’eau potable, une aide en espèces, un soutien aux abris et des services de soins de santé, mais ces efforts sont gravement limités par le manque de ressources », a prévenu lundi Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU.
La coordonnatrice par intérim des secours d’urgence, Joyce Msuya, a alloué 38,5 millions de dollars du Fonds central d’intervention d’urgence (CERF) pour venir en aide au Cameroun, au Tchad, à la RDC, au Niger, au Nigéria ainsi qu’à la République du Congo, indique l’ONU, précisant que ce montant dépasse le total du financement du CERF pour répondre aux inondations au cours des quatre dernières années.
« Nos collègues préviennent que la situation risque de s’aggraver, notamment en Afrique centrale, où la saison des pluies se poursuit jusqu’au mois prochain », a ajouté le porte-parole du Secrétaire général.
La semaine dernière, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a appelé à une aide d’urgence pour 228 000 personnes déplacées de force et leurs communautés d’accueil, affectées par les inondations catastrophiques en Afrique de l’ouest et du centre.
« Les effets catastrophiques des inondations sont sur le point de s’étendre bien au-delà de la saison des pluies de cette année, aggravant les difficultés auxquelles sont déjà confrontées les communautés vulnérables », a souligné le HCR, ajoutant que le financement est essentiel pour fournir une aide vitale, notamment une protection, des abris et des articles de secours d’urgence, et pour renforcer les activités de préparation.
La crise climatique exacerbe les vulnérabilités existantes et déclenche de nouvelles vagues de déplacement dans des régions qui accueillent déjà un grand nombre de personnes déracinées par les conflits et l’insécurité.
En Afrique de l’ouest et du centre, 14 millions de personnes ont été déplacées de force, soit le double du nombre signalé en 2019. Ces crises qui se chevauchent soulignent le besoin urgent d’une meilleure résilience climatique et d’une aide humanitaire pour protéger les personnes les plus vulnérables, d’après les experts onusiens.
ODL/Sf/ac/APA