Sur les 71 millions d’Africains atteints d’hépatite virale chronique, « 300 personnes perdent la vie chaque jour » des suites du cancer du foie et d’autres complications liées à l’hépatite B et à l’hépatite C, affirme, dans un communiqué parvenu à APA ce lundi, la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Docteur Matshidiso Moeti.
« L’hépatite B représente 85 % de la charge de morbidité due à l’hépatite dans la région africaine de l’OMS. La période d’infection la plus vulnérable se situe au cours du premier mois de vie et peut être prévenue par la vaccination contre l’hépatite B, précisément par l’administration d’une dose de naissance au cours des premières 24 heures de vie », explique Mme Moeti.
A en croire la responsable de l’OMS, le fait d’atteindre une couverture d’au moins 90 % dans la région devrait largement contribuer à la prévention de plus de 1,5 million de nouvelles infections et de 1,2 million de décès par cancer du foie d’ici à 2035.
Malgré le faible coût de la dose de naissance du vaccin contre l’hépatite B, fait remarquer Dr Matshidiso Moeti, « seuls 13 pays africains l’ont introduit », ce qui est bien en-deçà de l’objectif de 25 pays fixé pour 2020. Jusqu’à présent, poursuit-elle, 15 pays ont lancé des plans nationaux de lutte contre l’hépatite. Le Rwanda et l’Ouganda étant les deux pays qui ont mis sur pied des programmes nationaux de dépistage et de traitement de cette maladie.
L’OMS collabore avec les pays et les partenaires pour accélérer les actions visant à réduire de 90 % les nouvelles infections par les hépatites B et C et à réduire de 65 % le nombre de décès liés à l’hépatite d’ici à 2030, rappelle la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
En vue d’atteindre ces objectifs, souligne Mme Moeti, il est urgent d’introduire et de généraliser l’administration de la dose de naissance du vaccin contre l’hépatite B, de tirer le meilleur parti des infrastructures destinées à la lutte contre le VIH et la syphilis pour prévenir la transmission mère-enfant de l’hépatite et de veiller à ce que les mères aient accès aux services de dépistage et de traitement.
« Au moment où nous luttons contre la COVID-19, une menace se profile à l’horizon : celle d’assister à de nouveaux retards à la fois dans l’administration généralisée de la dose de naissance du vaccin contre l’hépatite B et dans la prestation d’autres services essentiels de lutte contre l’hépatite », alerte la responsable sanitaire.
« Les personnes qui présentent des complications liées à l’hépatite courent un plus grand risque de développer une forme grave de la COVID-19 et doivent continuer de bénéficier des services essentiels de prévention et de traitement de l’hépatite pendant la pandémie et au-delà » conclut Dr Moeti.
Le 28 juillet de chaque année, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) célèbre la Journée mondiale contre l’hépatite afin de mieux faire connaître cette maladie qui « représente une menace » pour la santé publique. Le thème retenu pour cette année est : « Un avenir sans hépatite ».
ARD/cgd/APA