Des experts et chercheurs se sont réunis à Rabat les 11 et 12 juillet, afin d’analyser les défis et opportunités liés à la transformation économique en Afrique. D’où ils ont mis en lumière les obstacles structurels qui entravent le développement durable du continent.
Les intervenants lors de la deuxième journée de la 2e édition du Symposium économique africain (AES) ont souligné l’importance de diversifier les économies africaines, d’améliorer la productivité et de promouvoir l’accès au financement pour favoriser une croissance inclusive et résiliente.
A cette occasion, le professeur à la British Academy et à l’Université SOAS de Londres, Arkebe Oqubay Metiku, a précisé que, sur les 50 dernières années, la croissance économique de l’Afrique a été en moyenne de 3,5% contre 4,9% en Asie, soulignant ainsi le retard de la transformation structurelle en Afrique, en termes de capacités productives, d’exportations et de diversification économique.
De son côté, la présidente du Centre africain pour la transformation économique au Ghana, Mavis Owusu-Gyamfi, a mis en évidence la régression de la diversification économique qui, depuis une vingtaine d’années, a baissé de 5,9 points et de la compétitivité des exportations qui a reculé de 0,9 point, ce qui montre l’importance de la résilience économique face aux chocs.
Quant au conseiller principal au Tony Blair Institute for Global Change, Taffere Tesfachew, il a précisé que la qualité de la transformation économique en Afrique reste limitée, du fait de faible capacité productive et de l’absence d’amélioration de la productivité.
En ce qui concerne le financement, M. Tesfachew a insisté sur la mobilisation des ressources domestiques comme source essentielle de financement, notant que les revenus collectés par les gouvernements africains représentent en moyenne 17% du PIB, comparé à environ 40% dans les pays développés et 25 à 30% dans les pays en développement émergents.
Pour sa part, le directeur et PDG de l’Institut des études sur le développement industriel en Inde, Nagesh Kumar, a relevé des similitudes entre les trajectoires de développement de l’Inde et de plusieurs pays africains, notamment le fait qu’ils traversent une phase de dividende démographique avec une population jeune en pleine expansion.
Cependant, pour que ce dividende démographique se transforme en avantage, il est crucial d’investir dans la révolution numérique et l’industrie 4.0, qui changent la structure du marché du travail, a-t-il précisé.
Un deuxième panel dédié au rôle du financement du développement dans la résolution des défis sociaux a mis en évidence les limites des financements internes pour mettre en œuvre la transformation structurelle en Afrique et au Maroc, créant ainsi une dépendance accrue aux financements extérieurs.
Les experts ont de ce fait discuté de l’importance de trouver des moyens durables pour lutter contre la pauvreté multidimensionnelle et financer les projets de protection sociale sans aggraver les inégalités, d’où la nécessité de mobiliser des ressources domestiques tout en améliorant l’efficacité des dépenses publiques pour maximiser l’impact des investissements sociaux.
Organisée les 11 et 12 juillet par le Think tank marocain, Policy Center for the new south, sous le thème “Favoriser la transformation économique de l’Afrique par des financements innovants”, cette édition du AES, vise à explorer les nouveaux défis de la gestion macroéconomique et à mettre l’accent sur la promotion de la transformation économique de l’Afrique.
MN/ac/APA