Alors que l’Union européenne a annoncé la suspension des accords de pêche avec le Sénégal, invoquant des défaillances dans la lutte contre la pêche illégale, Dakar réagit vivement. Lors d’un meeting politique et par la voix du ministère des Pêches, le gouvernement sénégalais affirme avoir pris les devants en refusant de renouveler ces accords pour protéger ses pêcheurs.
Le gouvernement sénégalais réfute la version de l’Union européenne concernant la fin des accords de pêche. La réponse est venue à travers deux canaux : lors d’un meeting politique et par la voix officielle du ministère des Pêches.
Mercredi, c’est lors d’un rassemblement politique dans la banlieue de Dakar en vue des législatives anticipées du 17 novembre, qu’Abdourahmane Diouf, ministre de l’Enseignement supérieur, a tenu à « rétablir une vérité ». « Nos amis de l’Union européenne ont organisé une conférence de presse pour dire qu’ils ont décidé de ne plus signer les accords de pêche avec le gouvernement du Sénégal. C’est une contrevérité absolue », a-t-il martelé devant ses partisans. Selon le ministre, c’est le Sénégal qui a pris l’initiative « depuis longtemps » de ne pas renouveler ces accords jugés préjudiciables aux pêcheurs sénégalais.
La ministre des Pêches, des Infrastructures maritimes et portuaires, Fatou Diouf, est venue confirmer cette position avec plus de détails techniques. « L’accord arrive à terme le 17 novembre à minuit. À partir de ce moment, aucun navire européen n’aura le droit de pêcher dans notre zone économique exclusive », a-t-elle précisé.
Elle explique la démarche gouvernementale : « Dès mon arrivée, j’avais demandé une évaluation. Et cette évaluation est en cours. On ne peut pas commander une évaluation, attendre les résultats et penser à un accord de pêche. Ce n’est pas compatible ».
Cette mise au point intervient après que la délégation de l’UE à Dakar a annoncé, le 12 novembre, la suspension des accords, évoquant des « défaillances » dans la lutte contre la pêche illégale. Une version que le gouvernement sénégalais conteste vigoureusement.
Pour apporter plus de clarifications, le ministère des Pêches annonce une conférence de presse « à partir du 20 novembre» , quand « le pays sera plus calme » après les élections, pour détailler sa position sur ces accords et répondre aux questions.
Le partenariat entre le Sénégal et l’UE dans le domaine de la pêche, vieux de plus de quarante ans, représentait sur la période 2019-2024 une contribution de 8,5 millions d’euros au budget de l’État sénégalais, avec des captures européennes limitées à moins de 1% des prises totales dans les eaux sénégalaises.
AC/APA