Le secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition), l’ex-président Abdoulaye Wade (2000 – 2012), a déclaré dans un communiqué reçu à APA que son parti ne prendrait pas part à la « réunion de démarrage des concertations sur les termes de référence du dialogue politique du chef de l’État », ouverte ce jeudi à Dakar.
« Si le PDS prend acte de la volonté du Chef de l’État Macky Sall d’engager un dialogue politique, il n’est pas acceptable que cette réunion soit présidée par Aly Ngouille Ndiaye », le ministre de l’Intérieur, a fait savoir Wade, précisant que le PDS n’est pas contre le dialogue politique, mais exige qu’une telle réunion soit présidée par « une personnalité crédible, neutre, indépendante, consensuelle et respectée ».
Selon Abdoulaye Wade, l’actuel ministre de l’Intérieur « est d’abord disqualifié du fait de son implication dans les scandales économiques et financiers MITTAL et PETROTIM qui ont fait perdre plus de 5.000 milliards de F.CFA au Sénégal et qui auraient certainement pu éviter le chaos économique et social dans lequel le Sénégal va être plongé avec l’augmentation prochaine des prix ».
Un autre point qui impacterait la crédibilité d’Aly Ngouille Ndiaye pour présider une telle rencontre est qu’« il a été le maître d’œuvre de la fraude électorale massive qu’il a annoncée devant la presse et l’opinion en affirmant haut et fort qu’il avait été nommé ministre de l‘intérieur pour faire gagner son patron Macky Sall ».
Le PDS, bien qu’ayant un candidat lors de la présidentielle de 2019 en l’occurrence Karim Wade, fils d’Abdoulaye Wade, n’a pu y participer à cause des déboires judiciaires de ce dernier. Il se trouve en exil au Qatar depuis sa libération de prison, en 2016, dans le cadre de la traque des biens mal acquis lancée par Macky Sall à son arrivée au pouvoir en 2012.
Pour le secrétaire général du PDS, Aly Ngouille Ndiaye est « le pire ministre de l’Intérieur que le Sénégal n’ait jamais eu, le ministre de l’intérieur le plus partisan de notre histoire, celui qui a toujours affiché ses positions dans le mépris le plus total de l’opposition, responsable de l’élimination arbitraire de notre candidat, de la répression violente de l’opposition sénégalaise et de l’arrestation de certains de ses responsables ».
Les autres conditions posées par Abdoulaye Wade pour que PDS participe au dialogue politique portent sur « la libération immédiate de Khalifa Sall et la révision du procès de Karim Wade, en application des décisions de justice internationale condamnant l’État du Sénégal, notamment celle du Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies qui prescrit cette révision ».
ODL/cat/APA