L’Alliance du Vaccin (Gavi) et ses partenaires ambitionnent de rassembler « plus d’un milliard de dollars » pour accélérer la fabrication africaine de vaccins.
Présent dans la capitale française à l’ouverture du Forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinales, le président sénégalais a pris la parole jeudi 20 juin pour rappeler « l’immensité de la tâche qui reste à accomplir pour la souveraineté vaccinale de l’Afrique ». Devant des homologues africains et leur hôte Emmanuel Macron, Bassirou Diomaye Faye a noté que le continent représente environ 20% de la population mondiale alors que « son industrie des vaccins fournit à peine 0,25% de l’offre mondiale », faisant qu’il est « encore largement tributaire d’autres régions pour couvrir ses besoins ».
« Un des défis majeurs pour l’Afrique aujourd’hui, c’est de produire des vaccins, des médicaments et diagnostics, mais également accéder aux plateformes de commercialisation pour participer pleinement à la lutte contre les menaces sanitaires futures », a déclaré le chef de l’Etat sénégalais, rappelant que la pandémie de Covid-19 a mis en évidence les disparités structurelles qui existent, entre pays développés et pays en développement, en matière de vaccination.
Fort de ce constat, l’Union Africaine s’est fixée comme objectif de produire sur le continent 60% des vaccins utilisés sur place d’ici 2040. Pour ce faire, elle espère mobiliser avec ses partenaires, l’Alliance Gavi, qui a aidé à vacciner plus de la moitié des enfants du monde contre les maladies infectieuses mortelles et invalidantes depuis une vingtaine d’années, et l’Union Européenne, « plus d’un milliard de dollars » pour accélérer la fabrication africaine des vaccins.
Dans cette perspective, l’Institut Pasteur de Dakar a initié, avec le soutien du gouvernement sénégalais, un programme de développement industriel estimé à 252 millions de dollars, a indiqué le cinquième président sénégalais, élu le 24 mars dernier et dont le programme fait de la santé « une priorité permanente ».
Il a relevé que la réalisation des infrastructures et l’acquisition des équipements sont « en cours de finalisation ». Dans la même veine, le site du vaccinopole de Diamniadio, qui constitue une des entités du programme, aura une capacité de production de 300 millions de doses de vaccins de routine, épidémiques ou pandémiques en utilisant trois plateformes technologiques dont l’ARN messager.
« Pour encadrer toutes ces initiatives, le Sénégal a déjà mis en place l’Agence nationale de Réglementation Pharmaceutique (ARP) qui s’est beaucoup employée pour atteindre les phases de maturation et d’homologation requises », a précisé le successeur de Macky Sall, appelant à un soutien financier plus accru à l’Alliance Gavi, l’un des organisateurs du forum avec l’Union africaine et la France – au nom de l’Europe
La rencontre se tient au Quai d’Orsay, le siège du ministère français des Affaires étrangères, où se sont retrouvés des représentants des pays africains, des donateurs, de l’industrie pharmaceutique, de la société civile et des organisations internationales.
Outre Bassirou Diomaye Faye, qui aura, au cours de la journée à l’Elysé, un entretien privé avec son homologue français Emmanuel Macron, les présidents du Ghana, du Rwanda et du Botswana ont également effectué le déplacement à Paris.
ODL/ac/APA