Alors que Bamako maintient ses accusations de soutien au terrorisme international contre Kiev, le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a réaffirmé, à l’OCI, une « collusion avec des groupes armés opérant au Sahel ».
Le Mali reste ferme dans sa position contre l’Ukraine. À l’occasion de la 50e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la Coopération Islamique qui se tient du 29 au 30 août à Yaoundé, au Cameroun, Bamako a profité de son temps de parole pour critiquer vivement Kiev.
Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères du Mali a de nouveau accusé l’Ukraine de soutenir le terrorisme au Sahel. Selon M. Diop, « les déclarations du porte-parole des services de renseignements militaires ukrainiens ainsi que de l’ambassadeur de l’Ukraine au Sénégal confirment sans équivoque le rôle de ce pays en tant que soutien actif au terrorisme international ».
Des responsables ukrainiens ont affirmé que leur pays a aidé les rebelles du Cadre stratégique permanent pour la défense du peuple de l’Azawad (CSP-DPA) lors des affrontements du 25 au 29 juillet à Tinzaouatène, dans le nord du Mali. Ces déclarations ont poussé le Mali et le Niger à rompre leurs relations diplomatiques avec l’Ukraine.
Selon le chef de la diplomatie malienne, cette posture de l’Ukraine vient confirmer qu’une partie des armes fournies à Kiev par les puissances occidentales alimente le terrorisme et la criminalité au Sahel, constituant « une menace à la paix et à la stabilité internationales ». A l’en croire, les attaques dans le nord de son pays sont l’œuvre d’« une coalition de groupes terroristes, en collusion avec des groupes armés opérant au Sahel et appuyés par des sponsors stratégiques étrangers ».
Face à cette menace, il a été annoncé que les ministres des Affaires étrangères de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) ont saisi formellement le Conseil de sécurité des Nations Unies et le Secrétariat général de l’OCI, appelant l’OCI à condamner fermement ces actes d’agression et de soutien au terrorisme.
Le ministre a salué la décision de l’OCI de retirer de l’ordre du jour la demande de statut d’Observateur de l’Ukraine, estimant que ce pays « n’a aucune place au sein de la Oummah Islamique ».
Dans ce contexte, le chef de la diplomatie malienne a mis en avant la création récente de la Confédération des États du Sahel (AES), formée par le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Il a souligné que l’AES, présidée actuellement par le colonel Assimi Goïta du Mali, « reste ouverte aux partenariats qui s’inscrivent dans la dynamique libératrice, d’émancipation, de souveraineté et de respect ».
Abdoulaye Diop a précisé que la Confédération n’est « ni dans une logique de compétition, encore moins de confrontation avec qui que ce soit », mais vise plutôt à « promouvoir les valeurs de paix, de sécurité, de solidarité, d’entraide, d’assistance mutuelle, d’intégration des peuples et de développement ».
Il a appelé à une solidarité accumulée de l’OCI envers l’AES, demandant que les futures résolutions de l’organisation soient « plus précises et fidèles à la situation sur le terrain ». Il a souligné les succès militaires remportés par les forces armées des trois pays de l’AES dans la lutte contre le terrorisme.
AC/te/Sf/APA