Parallèlement à l’arrestation des 12 organisateurs d’une tentative de migration ratée, ayant causé une quinzaine de noyades au moins, 36 victimes ont été secourues le 1er octobre, par les gardes-côtes tunisiens après que leur bateau en panne a dérivé vers Nabeul, après avoir quitté Bizerte.
Douze individus, dont l’organisateur présumé de la traversée et son épouse, tous deux de nationalité tunisienne, ont été arrêtés à Djerba, en Tunisie, dans le cadre d’une tentative d’émigration clandestine qui a conduit à la noyade d’au moins quinze migrants tunisiens, selon un communiqué de la Garde nationale en date du 2 octobre.
Le président tunisien, Kais Saied, candidat à sa réélection lors du scrutin présidentiel prévu pour le 6 octobre, a convoqué le ministre de l’Intérieur le 30 septembre. Il a ordonné la poursuite des recherches pour élucider les « circonstances de cet incident tragique et singulier« . Il a également rappelé que, jusqu’à récemment, l’île touristique de Djerba, bien surveillée, n’était pas un point de départ pour l’émigration clandestine.
Le 30 septembre, les gardes-côtes tunisiens ont secouru 31 personnes à bord d’une embarcation qui a sombré à environ 500 mètres du littoral. En plus de ces rescapés, ils ont récupéré les corps de 15 autres migrants, dont trois nourrissons, selon un bilan actualisé. Les recherches se poursuivent, car, selon des sources locales, environ 60 personnes se trouvaient à bord de l’embarcation.
Parmi les personnes arrêtées figurent des organisateurs et des intermédiaires impliqués dans cette opération de trafic humain. Trois véhicules utilisés pour le transport des migrants ainsi que des sommes d’argent considérables ont été saisis par les autorités.
Le même jour, un autre groupe de 22 migrants tunisiens, comprenant sept femmes et sept enfants, a été secouru au large de l’archipel des Kerkennah, un autre point de départ particulièrement surveillé par les forces de sécurité.
Entre janvier et juin 2024, environ 400 décès ou disparitions de migrants ont été recensés au large des côtes tunisiennes par le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES). Ce chiffre s’ajoute aux 1 300 morts ou disparus enregistrés en 2023. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 30 000 migrants ont péri en Méditerranée au cours des dix dernières années, dont plus de 3 000 en 2023.
RT/Sf/APA