Le Parquet a confirmé l’inculpation pour corruption de l’ex président, Mohamed Abdel Aziz.
La disgrâce continue pour l’ex-président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. Avec une dizaine de hautes personnalités, il a été inculpé jeudi à Nouakchott pour corruption et placé sous contrôle judiciaire.
Ainsi, le juge d’instruction a suivi le requisitoire du procureur Ahmedou Ould Abdallahi qui avait demandé l’inculpation et le placement sous contrôle judiciaire de Mohamed Ould Abdel Aziz, d’un de ses gendres, de deux anciens premiers ministres et de plusieurs anciens ministres et hommes d’affaires.
Selon son avocat, M. Aziz « a refusé de répondre aux questions du juge, s’en tenant à l’immunité que lui confère la Constitution en son article 93 ».
Le juge précisera prochainement les conditions de son contrôle judiciaire, mais le procureur a requis un contrôle judiciaire « poussé ».
« La liste des chefs d’inculpation dressés contre lui (l’ex-président) par le parquet et sur lesquels le juge d’instruction doit statuer et enquêter est longue », avait dit dans la journée une source proche du parquet sous le couvert de l’anonymat. Elle « comporte notamment la corruption, le blanchiment d’argent, l’enrichissement illicite, la dilapidation de biens publics, l’octroi d’avantages indus et l’obstruction au déroulement de la justice », selon la même source.
La justice est saisie depuis août 2020 du rapport d’une commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur des faits présumés de corruption et de détournement de fonds publics pendant les années de pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz. La commission s’est penchée sur plusieurs aspects : gestion des revenus pétroliers, vente de domaines de l’Etat, liquidation d’une société publique assurant l’approvisionnement du pays en denrées alimentaires ou activités d’une société chinoise de pêche.
Après plus de dix ans au pouvoir entre 2008 et 2019, cette inculpation représente une nouvelle étape de la chute d’Ould Abdel Aziz sous son successeur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Ce dernier fut son chef de cabinet et ministre avant de le préparer à l’accession à la présidence.
Ould Abdel Aziz crie au « règlement de comptes » là où son successeur invoque constamment l’indépendance de la justice.
ODL/cgd/APA