Le Président du gouvernement espagnol s’est rendu jeudi au Maroc à l’invitation du Roi Mohammed VI.
Entre le Rabat Madrid, les choses vont dans le bon sens. Jeudi 7 avril, le chef du gouvernement Espagnol Pedro Sanchez s’est rendu au Maroc dans le cadre d’une visite officielle, dont l’objectif majeur est de refermer de manière solennelle la parenthèse de la brouille qui a marqué les relations entre les deux Royaumes lorsque l’Espagne avait autorisé l’année dernière Brahim Ghali, le chef du Front Polisario qui conteste la marocanité du Sahara occidental, à se faire hospitaliser durant plusieurs jours dans une clinique du sud du pays, sous fausse identité fournie par l’Algérie, parrain et principal soutien de son mouvement.
Le 18 mars, le Président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, avait déjà, envoyé un message au Souverain marocain dans lequel il annonçait que l’Espagne souhaite désormais construire une nouvelle relation de qualité avec le Maroc.
Dans ce message, Pedro Sanchez soulignait qu’il « reconnaît l’importance de la question du Sahara pour le Maroc » et affirme que «l’Espagne considère l’initiative marocaine d’autonomie, présentée en 2007, comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend».
Cette évolution de la position sur ce dossier, considéré au Maroc comme «cause nationale», de la part de l’ancienne puissance coloniale au Sahara, avait été hautement appréciée au plus haut sommet du Royaume chérifien. Par l’intermédiaire du ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, Rabat, avait alors réagi en affirmant que les termes de ce message «permettent d’envisager une feuille de route claire et ambitieuse afin d’inscrire, durablement, le partenariat bilatéral dans le cadre des bases et des paramètres nouveaux», soulignés dans un Discours Royal prononcé le 20 août dernier.
Pour l’Espagne, le Maroc est «un voisin et un partenaire stratégique indispensable», avait assuré le message de Pedro Sanchez, soulignant que «tout au long de l’histoire, les deux pays ont tissé des liens humains, des accords et des relations qui ont forgé des intérêts communs».
Les différentes déclarations des responsables espagnols plus tard avaient réitéré la volonté de l’Espagne d’établir avec le Maroc «les relations qui correspondent à deux pays voisins ayant une importance stratégique dans tous les domaines», plus particulièrement en matière de contrôle migratoire, d’échanges économiques et commerciaux et de lutte contre le terrorisme.
La visite officielle qu’effectue au Maroc le dirigeant espagnol, illustrerait donc la volonté des deux pays de franchir une nouvelle étape dans les relations bilatérales.
Selon les médias espagnols, de grands dossiers devaient être sur la table des discussions entre le chef du gouvernement et les responsables marocains. Le journal espagnol La Razon souligne que les discussions devraient évoquer la reprise des liaisons maritimes entre les deux pays et l’organisation de l’opération d’accueil des Marocains établis en Europe, Marhaba, qui avait exclu les ports espagnols pendant deux ans. Il est possible aussi, ajoute le même média, que les deux parties étudient la réouverture des postes frontaliers des présides, sous contrôle espagnol mais situés dans le nord du Maroc, de Ceuta et Melilla, après la stabilisation de la situation épidémiologique liée à la pandémie de Covid-19.
Le journal espagnol n’exclut pas, aussi, l’hypothèse que le chef du gouvernement espagnol et le Roi Mohammed VI fixent un nouveau rendez-vous pour la réunion de haut niveau suspendue depuis plus d’une année et demie.
La presse espagnole rapporte, également, que parmi les dossiers qui pourraient être évoqués par le Roi Mohammed VI et le chef du gouvernement espagnol, figure la réutilisation du Gazoduc Maghreb-Europe qui a été fermé par l’Algérie.
La visite du chef du gouvernement espagnol au Maroc intervient durant le Ramadan, ce mois de jeûne le plus sacré de l’année pour les Musulmans. Un détail qui n’a pas échappé au chef de la diplomatie de Madrid, José Manuel Albares. Lors d’une conférence de presse, le ministre espagnol a considéré comme un geste amical et un «honneur» l’Iftar, le repas de rupture du jeûne, auquel le souverain marocain avait prévu de convier son hôte espagnol et sa délégation: « Cette invitation à l’Iftar constitue un symbole fort d’une grande amitié de la part de Sa Majesté le Roi » a insisté le ministre espagnol des Affaires étrangères.
HA/Los/APA