Par Hicham Alaoui
Le 12ème Congrès national de la pharmacovigilance, placé sous le thème « Pharmacovigilance aux âges extrêmes », a remporté un franc succès lors de sa tenue vendredi à Rabat. Cet événement scientifique a réuni un parterre éminent de professionnels et de responsables du domaine de la santé.
Organisé par la Société Marocaine de Pharmacovigilance (SMPV), le congrès a fourni une plateforme cruciale d’échange d’expériences entre les acteurs de la santé engagés dans la pharmacovigilance.
Les discussions ont particulièrement mis l’accent sur l’exposition des femmes enceintes, des femmes allaitantes, des enfants et des personnes âgées aux médicaments et autres produits de santé.
La présidente de la SMPV, Dr. Amina Tebaa, a souligné que le choix du thème du Congrès a été motivé par la constatation de l’exclusion de ces groupes de la population des essais cliniques, soulignant que les risques ne deviennent évidents qu’après une utilisation à grande échelle.
Dr. Tebaa a mis en lumière les défis liés à la prescription pour les enfants, pointant du doigt le manque de présentations pharmaceutiques pédiatriques qui entraîne souvent des prescriptions hors autorisation de mise sur le marché (AMM), potentiellement sous-évaluées. Elle a souligné le risque accru d’effets indésirables et d’erreurs médicamenteuses chez les enfants.
Quant aux personnes âgées, la présidente de la SMVP a évoqué divers problèmes, notamment l’inefficacité, les effets indésirables, les surdosages, les sous-dosages, les traitements inappropriés, la non-observance et les interactions médicamenteuses, tous liés aux facteurs de vulnérabilité associés au vieillissement.
Les intervenants ont souligné l’importance cruciale de la pharmacovigilance chez des groupes de population spécifiques tels que les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées. Les spécificités physiologiques en développement des enfants et leur métabolisme distinct exigent une surveillance attentive des effets des médicaments. Les femmes enceintes sont également considérées comme un groupe vulnérable en raison des conséquences potentielles des médicaments sur le fœtus en développement.
De son côté, Abdelmajid Belaiche, membre de la SMPV et analyste des marchés pharmaceutiques, a souligné l’engagement de la SMPV envers la sensibilisation aux usages inappropriés de certains médicaments et le renforcement de la vigilance face aux effets médicamenteux nocifs chez les patients.
Il a également relevé l’importance du Centre Anti Poison et de Pharmacovigilance du Maroc, relié à un réseau mondial, dans la collecte et l’analyse des données pour mieux comprendre les profils de sécurité et adapter les stratégies thérapeutiques.
Les thèmes abordés au cours de ce congrès de trois jours ont porté sur l’impact de l’exposition des femmes enceintes et allaitantes aux médicaments, la pharmacovigilance des vaccins, la pharmacovigilance en pédiatrie, et le risque d’exposition aux médicaments chez les personnes âgées.
Discipline médicale essentielle, la pharmacovigilance, vise la détection, l’évaluation, la compréhension et la prévention des effets indésirables liés à l’utilisation de médicaments et d’autres produits de santé.
La SMPV, fondée en 2003, s’efforce de renforcer le système national de pharmacovigilance depuis son siège au Laboratoire de pharmacologie et toxicologie à la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat (FMPR).
HA/APA