L’aide sociale directe, les répercussions des grèves répétées des enseignants et la lutte contre la corruption sont les principaux sujets traités par la presse hebdomadaire marocaine.
Abordant l’aide sociale directe, dont ont bénéficié plus de 1.004.400 ménages jusqu’à présent, +La Vie éco+ qualifie ce dispositif de « révolutionnaire » et d’ »inédit dans un pays qui se débat depuis sa jeune indépendance à trouver cet équilibre très délicat entre volonté politique, moyens économiques et difficultés sociales, de manière à assurer ne serait-ce qu’un filet social aux plus vulnérables”.
Si les programmes se sont succédé, essentiellement ces deux dernières décennies, sous la conduite volontaire d’un Souverain à la fibre sociale évidente, leur déploiement laissait une grande marge d’erreur, de distorsion dans l’acheminement des moyens mobilisés au profit de la population ciblée, relève l’hebdomadaire.
Jamais un gouvernement n’a réussi à déployer ce dispositif si important dans un pays où les inégalités se creusaient dans tous les domaines, sans pouvoir véritablement rationaliser les moyens de l’État, estime-t-il.
Un bon début pour un système qui n’en est qu’à son premier pas dans un long parcours visant un ciblage meilleur du soutien apporté par l’État, estime-t-il.
+Finances News hebdo+, qui s’attarde sur les répercussions des grèves répétées des professeurs, écrit que l’éducation nationale au Maroc “traverse une période bien tumultueuse, où les enseignants et le gouvernement semblent jouer un match sans fin”.
Malgré l’accord récemment paraphé entre les syndicats et les autorités, la grève des enseignants, loin de faiblir, s’intensifie, laissant planer une ombre inquiétante sur le paysage éducatif marocain, constate la publication.
Les coordinations de l’enseignement, portant l’étendard du jusqu’au-boutisme, semblent réticentes à tout compromis, adoptant une position inflexible dans leur quête de reconnaissance statutaire pour l’ensemble des enseignants contractuels du secteur public, estime-t-il.
Or, le droit de grève, pierre angulaire et arme puissante dans une démocratie équilibrée, ne devrait pas être un alibi pour une intransigeance qui met en péril le tissu éducatif national, soutient-il, faisant savoir que les conséquences sur le temps scolaire, les programmes éducatifs et, surtout, sur les élèves eux-mêmes, suscitent des inquiétudes légitimes.
“Aujourd’hui, une seule certitude se dégage : c’est l’avenir de la jeunesse qui est en train d’être sacrifiée”, note-t-il.
Evoquant la lutte contre la corruption au Maroc, notamment la détention de plusieurs personnalités des milieux sportif et politique, +TelQuel+ estime que l’Etat s’est “finalement réveillé” pour sévir contre cette “faillite morale qui motive ces élites supposées montrer la voie de l’éthique aux administrés”.
Cette opération “mains propres” démontre qu’il n’est pas nécessaire de créer des instances dédiées, ou de toiletter le Code pénal, ou encore d’établir des codes de déontologie pour prendre le taureau de la corruption par les cornes, explique l’hebdomadaire, estimant que “le maître-mot dans cette bataille n’est autre que la volonté des autorités”.
Or, si cette volonté s’est affirmée avec autant d’ardeur ces dernières semaines, “c’est qu’une motivation sérieuse doit être au rendez-vous”, relève-t-il, soulignant que la tolérance à l’égard de la corruption a tendance à disparaître avec l’émergence de l’État-nation.
De son côté, +La Nouvelle Tribune+ écrit que le grand public marocain “applaudit des deux mains” les déchéances que connaissent les personnalités impliquées dans “ces sordides affaires où l’argent, le pouvoir et le sexe sont salement imbriqués”.
“C’est de bonne guerre” pour beaucoup de commentateurs qui voient en ces affaires, enfin, une forme de justice face à l’impunité que s’approprient certains responsables grâce à leurs fonctions.
Pour le journal « le mal est bien plus profond et symptomatique, puisque la corruption éclabousse tous les niveaux administratifs, comme en témoigne l’incarcération de parlementaires et de différents fonctionnaires.
“C’est un cercle vertueux que nous pouvons espérer voir éclore, où nos parlementaires élus devront être plus transparents à l’avenir et montrer patte blanche pour atteindre des fonctions représentatives, où l’argent ne vaut pas l’engagement politique”, note-t-il.
HA/APA