Les quotidiens marocains parus ce mardi traitent de nombre de sujets dont le traitement de certaines grèves, la performance du groupe OCP et le débat sur l’avortement.
+L’Économiste+ dresse un « terrible bilan pour l’image de la vie démocratique » en revenant sur le traitement de quelques « grosses crises » comme celle des bus à Casablanca ou celle de l’aéroport Mohammed V.
Ces affaires ont en commun de connaître des dénouements terriblement familiers, fait remarquer le journal, évoquant notamment l’intervention de l’autorité. « Ici, c’est un arbitrage du wali qui débloque, là, c’est un gouverneur de l’Intérieur qui est envoyé dans la mission du pompier ».
« L’Etat est dans son bon droit, celui de rétablir l’ordre lorsque les situations s’enlisent », estime le quotidien, soulignant, toutefois, que cette approche risque de conforter un peu plus l’idée selon laquelle les logiques technocratiques et/ou administratives se substitueraient aux réponses politiques.
Les Marocains sont nombreux à se demander à quoi servent finalement ceux pour qui ils ont voté puisqu’ils ne sont pas capables de changer leur quotidien, poursuit-il.
+Aujourd’hui le Maroc+ s’arrête pour sa part sur la performance du groupe OCP, estimant qu’il est devenu une vraie vitrine à l’international de l’économie marocaine.
La présence de l’OCP dans de nombreux pays étrangers ne se limite pas, selon la publication, à son statut de simple fournisseur d’intrants agricoles mais le dépasse pour en faire un opérateur économique à part entière.
Le groupe investit, crée des emplois et fait tourner des écosystèmes un peu partout dans le monde, se félicite-t-il, notant que l’OCP doit penser dès aujourd’hui à sa trajectoire pour les 20 ou 30 années à venir.
Selon lui, le statut de market maker mondial de l’OCP lui dicte d’avoir toujours une bonne longueur d’avance sur les autres compétiteurs et de montrer la voie pour anticiper les tendances futures.
+Al Ahdath Al Maghribia+ s’intéresse au débat sur l’avortement au Maroc. Selon le quotidien, le PJD a choisi de se positionner dans les rangs des opposants à toute tentative de rouvrir le débat sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG).
Rien de surprenant quand on sait que les fondamentalistes les plus invétérés sont allés jusqu’à traiter d’impies tous ceux qui ont appelé à la révision des dispositions de la loi sur la dépénalisation de l’IVG. L’adjoint du patron du PJD, Slimane El Amrani, affirme que les membres du Secrétariat général ont discuté ce sujet, samedi dernier, pour en conclure qu’ils adhéraient à la «position exprimée il y a quelques jours par le chef du parti, Saâd-Eddine El Othmani, qui a rappelé que ce sujet avait fait l’objet d’un débat sociétal ponctué par un arbitrage royal». Et El Amrani de poursuivre: «L’arbitrage royal a débouché sur des conclusions ayant mené à la modification du code de procédure pénale. Il est normal que notre position sur ce sujet s’aligne sur le consensus réalisé sous la direction de Sa Majesté le Roi».
Du coup, le PJD a pris politiquement les devants sur le débat parlementaire prévu pour la session d’hiver au niveau de la commission de la justice et de la législation. Laquelle commission a décidé de ne pas statuer sur la modification du code de procédure pénale, en attendant que le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) présente des recommandations relatives à la dépénalisation des libertés individuelles.
HA/APA