Avant même le séisme, la route menant au village de « Tikhet » dans la province de Chichaoua, au cœur du Maroc, était une véritable aventure en raison des chutes de pierres des montagnes. Après la catastrophe, des rochers de la taille d’une pièce jonchaient la route sinueuse et périlleuse.
Cette route s’avère tortueuse et dangereuse, une partie n’étant même pas pavée. En atteignant enfin le village de Tikhet, l’étendue de la tragédie devient malheureusement évidente.
Perché sur une montagne, Tikhet a été complètement dévastée par le puissant tremblement de terre, ayant secoué la région d’Al Haouz vendredi 8 septembre ne laissant aucune structure intacte. Les éléments de la Protection ont installé des tentes, où les familles cherchent désespérément un espoir, tandis que d’autres préfèrent trouver refuge sous les arbres pour échapper aux brûlures du soleil, dans un état de choc.
Brahim, âgé de 23 ans, est assis parmi les décombres de sa maison, encore incapable de comprendre comment il a perdu brutalement 12 membres de sa famille. Son regard témoigne du lourd fardeau qu’il porte.
« J’ai perdu 12 membres de ma famille. Nous n’avons aucune emprise sur cette tragédie. Tout ce que nous pouvons faire, c’est rester patients et nous en remettre à Dieu. À Dieu nous appartenons, et à Lui nous retournerons. », a-t-il dit d’un air triste.
Même si son apparence ne le laisse pas paraître, Ibrahim fait de son mieux pour rester fort. Il ajoute avec un chagrin évident : « J’ai perdu mon frère avec ses deux jeunes fils, mes grands-parents, mon oncle, sa femme et leurs enfants. Il n’y a aucune force ni puissance, si ce n’est celle de Dieu. »
Brahim raconte à peine son histoire tragique. Il avait échappé à la mort en quittant le village avec des amis juste avant le tremblement de terre. Ils ont ensuite entendu les retentissements du séisme et vu leur village se réduire en ruines en un instant, une expérience qu’il décrit comme un cauchemar.
Il confirme que dans les premiers instants, il ne savait pas s’il était en train de vivre une réalité ou un rêve en raison de la terreur de la situation. Pourtant, il a passé toute la nuit à chercher des personnes disparues, dans l’espoir de trouver quelque chose, tandis que d’autres étaient impuissants.
Les opérations de fouilles étaient extrêmement difficiles en raison de la méthode de construction en briques, qui obstruait l’oxygène une fois que les briques s’étaient effondrées. De plus, la position élevée du village sur une montagne rendait les opérations de secours encore plus compliquées.
Au cours des deux premiers jours suivant le séisme, le nombre de décès dans le village a dépassé 60 morts, un chiffre qui risque de grimper étant donné que la population totale dépasse les 170 habitants.
Malgré les obstacles, les équipes de la Protection Civile ont continué à fouiller les décombres, avec l’espoir qu’ils pourraient sauver des vies. Un jeune élément de la protection civile a expliqué que la topographie du village rendait difficile l’acheminement de tracteurs pour déblayer les débris.
Ce séisme dévastateur a causé d’importants dégâts aux moyens de subsistance et engendré de nombreuses tragédies humaines, en particulier dans les zones rurales du Maroc. À l’exception de la ville de Marrakech, qui a subi l’effondrement de plusieurs bâtiments, les villages ont été durement touchés par le séisme, tandis que les villes ont été relativement épargnées.
D’une magnitude de 7 sur l’échelle de Richter, avec son épicentre dans la région d’Al Haouz, le tremblement de terre a frappé plusieurs villes, dont Marrakech, Agadir et Taroudant. Il a été ressenti à Rabat, Casablanca, Meknès et Fès, faisant un bilan provisoire de 2.497 morts et 2.476 blessés.