Le chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, a réitéré, lundi à Rabat, le soutien « clair et constant » de son pays au plan marocain d’autonomie au Sahara.
« C’est un enjeu existentiel pour le Maroc. Nous le savons » a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse avec son homologue marocain, Nasser Bourita. Il a assuré que « le Maroc peut compter sur le soutien clair et constant de la France » à son plan d’autonomie » . « Nous l’avons dit et je le redis aujourd’hui peut-être avec plus de force: il est désormais temps d’avancer. J’y veillerai personnellement », a-t-il insisté.
Au-delà des positions politiques, la France avance par des actions concrètes, a-t-il dit. « La France veut aussi avancer en prenant en compte les intérêts et les besoins » en présence, notamment dans les domaines éducatif et culturel, a-t-il noté, faisant observer qu’il existe deux écoles françaises à Dakhla et Laâyoune outre un centre culturel itinérant à Laâyoune, Boujdour et Dakhla qui rencontre un vif succès.
Selon M. Séjourné, la France veut également avancer en favorisant le développement économique et social dans les provinces du Sud du Royaume notamment.
« La France accompagnera le développement de cette région en appui aux efforts du Maroc dans les différents domaines », a-t-il conclu, tout en rappelant que le Maroc a beaucoup investi dans des projets de développement au bénéfice des populations locales et en matière de formation, d’énergies renouvelables, de tourisme et d’économie bleue liée aux ressources aquatiques.
Par ailleurs, le chef de la diplomatie française a proposé une feuille de route « claire » et « ambitieuse » à la mesure des nouveaux défis.
« Pour renouveler ce lien, notre feuille de route est claire et ambitieuse. Notre projet doit être à la mesure des nouveaux défis du siècle. Nous serons plus capables, ensemble ou séparément, avec le respect et la transparence ou avec une forme de fidélité collective », a-t-il dit.
Pour lui, les deux pays doivent regarder leurs défis avec beaucoup de lucidité et « répondre aux attentes de notre jeunesse, transformer notre économie pour la tourner résolument vers l’avenir dans un monde qui change vite et qui devient de plus en plus violent ».
Le chef de la diplomatie française a aussi plaidé pour un partenariat avant-gardiste en matière d’énergie renouvelable, de formation et d’écosystème industriel innovante.
Dans le même esprit, il a, à cet égard,, ajouté que les deux pays peuvent porter ensemble des initiatives pour relever les défis globaux qui requièrent des réponses collectives notamment la transition climatique, le partage des richesses, l’éducation, la sécurité alimentaire, la lutte contre le terrorisme et la promotion des droits de l’Homme.
Le responsable gouvernemental français a également salué le rôle « remarquable » du Maroc en faveur du développement et de la sécurité en Afrique et insisté sur la nécessité pour Paris et Rabat de contribuer à la paix et à la sécurité face aux crises multiples qui secouent le monde, notamment la guerre en Ukraine et à Gaza.
Pour sa part, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita a affirmé que les relations bilatérales se trouvent « à un moment de renouvellement et de développement en termes de contenu, d’approches et d’acteurs pour être en phase avec les évolutions survenues sur la scène internationale et avec les changements que connaissent les deux pays ».
Il a indiqué que les entretiens avec M. Séjourné ont été l’occasion d’évoquer les relations bilatérales en prévision des prochaines échéances entre les deux pays.
L’accent, a-t-il poursuivi, a été mis sur l’importance de préparer ces échéances en veillant à appuyer l’échange des visites ministérielles sectorielles et à scruter de nouveaux horizons pour la conclusion d’accords et d’initiatives susceptibles de raffermir ces liens pour amorcer un véritable tournant dans les relations bilatérales.
Et de faire savoir que les entretiens ont également porté sur les questions régionales, notamment la situation au Proche-Orient, les répercussions catastrophiques sur le plan humanitaire de l’agression israélienne contre Gaza, ainsi que sur les moyens à adopter pour instaurer le cessez-le-feu, garantir l’acheminement des aides, favoriser la création des conditions d’un processus politique, le rejet du déplacement forcé des Palestiniens et la préservation de l’identité arabo-islamique d’Al Qods.
M. Bourita a indiqué, par ailleurs, avoir évoqué avec son homologue français les moyens de renforcer l’action commune en Afrique et dans la région du Sahel.
HA/APA