Propos recueillis par Hicham Alaoui — Le discours prononcé par le Roi Mohammed VI à l’occasion du 46ème anniversaire de la Marche verte reflète la force de l’engagement marocain et la profondeur des arguments et des réalisations tangibles qui consacrent la primauté de la question du Sahara comme priorité dans les politiques intérieure et étrangère du Royaume, a souligné Mohamed Bouden, politologue et président du Centre Atlas d’analyse des indicateurs politiques et institutionnels.
Ce discours représente un message national qui consacre l’image que le Royaume mérite auprès de la communauté internationale et soutient ses aspirations internationales et régionales, a-t-il indiqué dans un entretien à APA.
Selon lui, le discours royal reflète de manière tangible que l’histoire moderne du Maroc est pleine de marches qui ont suivi la Marche verte aboutissant à des résultats fructueux et des bénéfices apparents.
Force est de constater que le discours royal comporte cinq dimensions, relève Mohamed Bouden. La première est liée au contexte riche en acquis et en défis. Concernant les acquis et le passage du Maroc d’une victoire à l’autre, il y a une dynamique qui résulte des acquis réalisés par le Maroc à travers l’intervention, le 13 novembre 2020, des Forces Armées Royales afin d’assurer la fluidité de la circulation des personnes et des marchandises au niveau du passage d’El Guerguerat, ainsi que l’impact de la reconnaissance des Etats Unis d’Amérique de la marocanité du Sahara sur la réalité stratégique dans la région et de la poursuite de la l’ouverture de consulats au Sahara, ce qui illustre le soutien international croissant à la marocanité du Sahara.
Il s’agit de décisions volontaires d’États souverains en harmonie avec le contenu de la Convention de Vienne sur les relations consulaires de 1963, a-t-il estimé.
Pour l’universitaire marocain, « c’est un élan qui ne peut être inversé dans le temps. Le Maroc affronte les défis avec clarté et sagesse, et consacre la marocanité du Sahara comme un fait qui représente sa propre norme avec la logique de l’histoire, de la réalité, de la reconnaissance internationale et de la volonté de la population du Sahara marocain.
La deuxième dimension renvoie au fait que le Roi Mohammed VI a affirmé dans les termes les plus clairs que le Sahara marocain « n’est pas à négocier et la marocanité du Sahara ne sera jamais à l’ordre du jour d’une quelconque tractation ». Aussi, le Souverain a exprimé son attachement à la légitimité internationale et aux références onusiennes depuis 2007, c’est-à-dire dans le cadre des 18 dernières résolutions du Conseil de sécurité, de la résolution 1754 à celle 2602.
La troisième dimension est liée au développement et au processus démocratique du Sahara marocain, qui ne dépend pas du cheminement international du dossier. Ainsi, le discours royal a mis en lumière le développement que connaît le Sahara marocain à différents niveaux, que ce soit à travers l’investissement national et la mise en œuvre du modèle de développement des provinces du sud ou au niveau des partenariats internationaux, ce qui se répercute sur les opportunités et l’environnement des affaires dans la région, a poursuivi M. Bouden.
Aujourd’hui, le Sahara marocain bénéficie d’éléments d’attractivité et de structures d’incubation de projets, et connaît un mouvement important et diversifié de citoyens et de capitaux, a-t-il noté.
Pour ce qui est de la quatrième dimension, elle est porteuse d’un message pour ceux qui ont des positions doubles et ambiguës concernant le Sahara marocain, dont le Maroc attend une autre logique qui traite de l’intégrité territoriale marocaine telle que les Marocains y croient pour atteindre des objectifs communs. Le Maroc veut travailler sur des bases claires et trouver des solutions aux crises.
Il est certain que le Maroc est attaché à des valeurs constantes envers ses partenaires traditionnels et nouveaux, mais il n’y a pas de place pour utiliser le dossier du Sahara marocain pour réaliser des gains géopolitiques avec duplicité ou ambiguïté des positions. Le Sahara marocain est la colonne vertébrale des partenariats internationaux avec le Maroc.
Pour la cinquième dimension, il est à signaler que le discours royal consolide les bases du destin commun entre les cinq peuples maghrébins, interagit avec le contexte sereinement et profondément et met certaines parties à l’heure de vérité. Par conséquent, le discours royal reflète la culture stratégique de l’Etat marocain qui relève les défis et défend avec une ferme conviction les efforts de prospérité, d’unité et de stabilité, soutient M. Bouden.
HA/APA