Par Hicham Alaoui — La tuberculose demeure un problème de santé fortement influencé par les déterminants sociaux, économiques et environnementaux de la santé, nécessitant une conjonction des efforts dans un cadre multisectoriel.
C’est dans ce contexte que le ministère marocain de la santé, lance l’extension du plan stratégique national de prévention et de contrôle de la tuberculose 2021-2023, ayant pour but de « réduire le nombre de décès liés à la tuberculose de 60% en 2023 par rapport à l’année 2015 », indique mercredi un communiqué du ministère de la Santé à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose.
En parfaite cohérence avec la stratégie mondiale de l’OMS « pour mettre fin à la tuberculose », ce plan stratégique constitue le cadre idoine d’intensification de la lutte contre la tuberculose, selon une approche multisectorielle, ancrée au développement humain et prenant en compte les valeurs et principes de droits humains, souligne le ministère.
L’année 2020 a été témoin d’une convergence exceptionnelle des politiques publiques dans le cadre de la riposte à la pandémie Covid-19 ; cet élan constitue un levier pour renforcer les efforts nationaux afin d’atteindre les objectifs de développement durable, y compris celui de « mettre fin à la tuberculose à l’horizon de 2030 ».
Au Maroc et, en dépit de l’impact de cette pandémie sur le système de santé, un total de 29.018 cas de tuberculose a été détecté et mis sous traitement en 2020, fait savoir la même, source.
D’importantes mesures innovantes ont été entreprises pour maintenir les performances des services essentiels de lutte contre la tuberculose aux niveaux escomptés, en vue d’assurer la continuité des services et la disponibilité des médicaments antituberculeux.
Le programme national de lutte anti-tuberculeuse occupe, depuis plus de trente ans, une place prioritaire dans la politique de santé au Maroc, avec l’allocation croissante de ressources, la mobilisation de partenaires nationaux et internationaux et surtout le dévouement de l’ensemble des professionnels de santé impliqués.
Cela a permis de réaliser des avancées remarquables, reconnues à l’échelle mondiale, en termes d’amélioration des taux de couverture par les services de dépistage, de diagnostic et de prise en charge, de succès thérapeutique maintenu à plus de 85% depuis 1995 et, par conséquent, de réduction de la charge de morbidité et de mortalité de la maladie, précise la même source.
Placée cette année sous le thème « le temps presse », la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose réitère l’appel en faveur d’engagements plus forts de tous les partenaires, de ressources plus importantes et d’actions plus efficaces contre ce fléau mondial.
D’après les estimations de l’OMS, la tuberculose aurait touché près de 10 millions de personnes dans le monde en 2019 et causé plus de 1,4 million de décès, faisant partie des maladies infectieuses causant le plus de décès dans le monde.
En 2020, la pandémie de Covid-19 a représenté une véritable menace pour la lutte anti tuberculeuse à l’échelle mondiale. Les modélisations de l’OMS laissent entrevoir qu’il y aurait des centaines de milliers de décès supplémentaires dus à la tuberculose entre 2021 et 2025, en raison de la baisse des performances de détection et des difficultés d’accès aux soins antituberculeux.
HA/APA