La nomination d’un nouvel exécutif est le principal sujet commenté par les journaux marocains parus ce vendredi.
+L’Économiste+ écrit que « c’est toujours comme ça: pendant des jours, on fait et défait le gouvernement. Et puis quand la photo arrive… il manque ceux-ci, ceux-là! Il y a de vieux chevaux de retour, pas assez de jeunes et trop d’inconnus ».
L’opinion publique voulait une équipe plus petite, ne donnant pas l’impression de gaspiller temps et argent, notant que jusque-là on est servi.
On voulait des jeunes, mais pas des nuls avec le bec tendre. Là aussi ça va, estime-t-il, faisant remarquer qu’il y a aussi un bon nombre de technocrates, que les forces économiques réclament depuis longtemps.
Notant qu’on a l’équipe serré qu’on voulait, le journal indique que le prochain test pour l’Exécutif est le dossier des prix des carburants.
+Al Bayane+, souligne, pour sa part, que cette seconde copie se raréfie d’une manière notable, et que plusieurs portefeuilles sectoriels rapprochés ont été fusionnés, tout en se passant des Secrétariats d’Etat.
Le quotidien note, toutefois, que l’architecture globale n’a pas subi de changement qualitatif, en ce sens qu’elle maintient, visiblement, à quelques exceptions près, les mêmes figures aux postes pivots.
De surcroît, la forte présence des technocrates, quoique bourrés de technicité avérée, « déviderait, à coup sûr, son action de toute substance politique ».
« On ne pourrait pas espérer grand-chose de cette nouvelle mouture », estime la publication, puisqu’elle manque, selon lui, de portage foncièrement politique pouvant affûter les stratégies et les politiques publiques à mener à bon port.
+Al Akhbar+, qui analyse « les coulisses du gouvernement le plus réduit de l’Histoire du Maroc », trouve néanmoins beaucoup de points positifs à la nouvelle équipe. A commencer par le débarquement d’une vingtaine de ministres du navire gouvernemental, même si les nouveaux visages se limitent à quelque 6 « novices », dont quatre femmes.
Le second avantage du nouveau gouvernement serait, toujours selon la publication, le grand nombre de ministres et compétences non-partisans, qui de surcroît occupent des départements stratégiques, et ce en réponse à la volonté du Roi Mohammed VI d’injecter les compétences au sein de tous les étages supérieurs de l’administration en vue d’assurer un bon pilotage des chantiers de réforme en cours et du nouveau modèle de développement en phase d’élaboration.
Le troisième point positif de ce remaniement serait la fin de l’éparpillement des secteurs d’un même domaine entre plusieurs ministères. L’homogénéité est désormais la règle, estime le journal, qui salue l’adjonction de la culture au département de la Jeunesse et des sports, et l’élimination du ministère de la Communication qui n’a pas le droit d’être face aux institutions ad hoc, comme la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HACA) et le Conseil national de la presse. Et ce, même si cette agrégation des secteurs du même domaine a donné lieu à de gros ministères comme celui du Tourisme, du transport aérien, de l’artisanat et de l’économie sociale.
Des «super-ministères qui ont la peau dure» titre, pour sa part, +Al Massae+ qui explique cet état de fait par la réduction drastique du nombre de portefeuilles ministériels. De même, estime ce quotidien, il est fort probable qu’une telle équipe aura à gérer les affaires publiques en gardant un oeil sur le grand tournant que pourra constituer l’horizon 2021 et ses échéances électorales.
Mais c’est à un tout autre son de cloche que l’on a droit dans les colonnes du quotidien +Assabah+ qui consacre un dossier de plusieurs pages au nouveau gouvernement.
En effet, la publication rapporte que le «plat du remaniement» servi par El Othmani n’a pas été fidèle aux attentes que l’opinion espérait, car le chef du gouvernement a semblé ne pas avoir compris les instructions royales déclinées dans les récents discours du trône et lors de l’anniversaire de la révolution du roi et du peuple. Rareté des nouveaux visages et, par ricochet, des compétences pointues, telle est la principale tare du nouveau gouvernement.
HA/APA