Le prélèvement d’organes suivi de greffes est une manifestation concrète de la réalité de la générosité dont peut témoigner l’être humain. En dépit des bienfaits du don d’organes et en ses vertus temporelles et religieuses, le don d’organes au Maroc reste à la traîne.
Confusion, anxiété, psychose, crainte vague, réticences psychologiques, autant de perceptions négatives qui entravent le développement du traitement par la greffe en général et rénale en particulier au Maroc.
Cependant, le don d’organes est considéré comme un des moyens thérapeutiques les plus efficaces permettant de sauver des milliers de vies et d’améliorer la qualité de vie des patients tout en allégeant la facture de la prise en charge.
Face au retard énorme qu’accuse le Maroc en matière de greffe d’organes en général et rénale en particulier, la célébration le 17 octobre courant de la journée mondiale de la transplantation d’organes, permettra de sensibiliser davantage sur l’importance de cet acte de générosité et de solidarité qui sauve des vies.
Au Maroc, la première transplantation rénale avec donneur vivant a été réalisée en 1986, depuis le Royaume n’a pu effectuer que 630 greffes rénales, dont 60 à partir de sujets en état de mort encéphalique, soit environ 17 greffes par million d’habitants depuis 1990, des chiffres dérisoires comparés à la demande, constate l’Association marocaine « Reins » de lutte contre les maladies rénales.
Les candidats éventuels au don d’organes après la mort sont rares, ainsi et depuis 1989, seules 1100 personnes, dont plus de 700 à Casablanca, se sont inscrites aux registres de don d’organes après la mort, mis à la disposition des volontaires au niveau des différents tribunaux de première instance du Royaume, fait-elle savoir dans un communiqué parvenu dimanche à APA.
Avec 630 transplantations rénales en 34 ans, les marocains pourront-ils espérer un jour être traités par une transplantation rénale ? s’interroge l’Association « Reins », avant de relever que le Maroc, connaît aussi bien des difficultés de recourir au donneur vivant et la rareté de donneur en état de mort encéphalique.
La méconnaissance des aspects médicaux, de la législation, du point de vue de la religion et la rareté de la discussion et de l’information sur le sujet pourraient expliquer en partie cette situation, relève-t-elle.
« Comment alors amener les responsables, les décideurs, les scientifiques à se concerter pour faire concorder l’ensemble de paramètres », se demande l’Association marocaine, soulignant l’impératif de faire face à l’ampleur de la demande, la défaillance des moyens et de la logistique, l’insuffisance de la formation des soignants et de l’information de la population.
En ces temps de la pandémie de la Covid-19, chacun de nous ne doit pas oublier les personnes qui décèdent chaque jour par manque d’organe à transplanter ou les 32.000 dialysées qui aspirent à une qualité de vie, lance « Reins ».
« Cette pandémie ne devrait pas plutôt promouvoir notre solidarité. Tous concernés et tous responsables ! », insiste-t-elle.
HA/APA