Le dialogue inter-libyen, dont les séances du deuxième round se poursuivent à Bouznika entre les délégations du Haut Conseil d’État et de la Chambre des Représentants libyens, constitue un précédent « positif » sur lequel on peut capitaliser, en tant qu’approche pour avancer vers une solution à la crise dans ce pays, a affirmé, lundi, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita.
Au début, personne ne misait sur le Dialogue inter-libyen alors que certains l’ont déjà taxé d’échec, a relevé M. Bourita, lors d’une séance de ces pourparlers, en présence des membres des deux délégations et du représentant des Nations-Unies au Maroc, notant toutefois que grâce à la volonté des deux parties, à leur esprit positif, ainsi qu’au soutien des présidents des deux délégations, une avancée majeure a été réalisée.
Ces réalisations inspirent « admiration et fierté », en ce sens qu’elles démontrent que les membres des deux délégations ont fait valoir l’intérêt de leur pays et sont à la recherche de solutions, a-t-il ajouté, notant que ces éléments ont joué un rôle décisif dans la réalisation de ce progrès.
Le ministre a également souligné la nécessité de soutenir et de préserver cette dynamique positive instaurée par le dialogue inter-libyen qui « est de bon augure », mettant en avant le rôle du soutien international et de l’encouragement dont ont eu droit ces pourparlers de la part de pays et d’organisations régionales et internationales.
M. Bourita a souligné, dans ce sens, que le dialogue inter-libyen a suscité un écho positif parmi les Libyens, qui y voyaient une « lueur d’espoir et d’optimisme», mettant en exergue le rôle de toutes les parties qui ont accompagné le dialogue de manière constructive et positive depuis le début, y compris la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) et sa cheffe Stephanie Williams qui assure un suivi permanent comme elle encourage ce Dialogue, qu’elle considère comme un tournant important dans l’immobilisme que connait le dossier libyen.
Le ministre a rappelé en outre la position du Maroc vis-à-vis du Dialogue inter-libyen, affirmant, dans ce sens, que les Hautes instructions royale ont toujours été claires en ce qui concerne le dossier libyen, notamment par rapport à ce Dialogue.
S’adressant aux membres des deux délégations, M. Bourita a souligné que ces Hautes Instructions royales « consistent à soutenir pleinement vos efforts, se tenir à vos côtés et se mobiliser pour réussir votre Dialogue sans ingérence, ni influence ou pression, mais plus encore en protégeant ce Dialogue contre toute ingérence négative portant atteinte à son esprit positif ».
« Le Maroc, qui œuvre sous l’égide des Nations-Unies, préfère soutenir les dialogues inter-libyens plutôt que ceux autour de la Libye, les premiers étant fondamentaux et les seconds complémentaires », a assuré M. Bourita, estimant que le Dialogue inter-libyen de Bouznika fait partie intégrante de l’action menée sous la houlette onusienne pour avancer vers la solution de la crise.
À cet égard, le ministre a déclaré à l’adresse des membres des deux délégations libyennes que « la confiance en votre esprit patriotique permettra de surmonter toutes les difficultés auxquelles vous pouvez faire face (…) et vous êtes sur le point de finaliser un accord historique sur tous les détails de l’article 15 de l’accord de Skhirat, que nous souhaitons qu’il sera signé très prochainement et qui constituera une base fondamentale pour unifier les institutions libyennes ».
L’importante avancée réalisée a donné lieu à des attentes chez les Libyens et la communauté internationale, surtout dans ce contexte difficile marqué par la crise de la Covid-19 et une situation socio-économique délicate dont souffre particulièrement le peuple libyen, a-t-il poursuivi, considérant que les réalisations atteintes ouvrent des horizons prometteurs de réussite de ce processus, et balisent le chemin aux négociations sur d’autres questions pour surmonter les écueils se dressant devant la résolution de la crise.
HA/APA