Les quotidiens marocains parus ce mardi se focalisent essentiellement sur la prolongation de l’état d’urgence et le confinement sanitaires.
+L’Economiste+ soutient qu’il y a deux manières de regarder la future date du déconfinement, expliquant que la première est statique et consiste à aborder cette échéance comme un cap psychologique à franchir, avec l’espoir que nourrissent de nombreux pays, de tourner très vite la page.
La deuxième s’inscrit dans une vision plus dynamique qui certes adhère au processus de redémarrage du pays, mais n’occulte pas les réalités secondaires. C’est-à-dire le risque de résurgence de l’épidémie, ajoute le journal notant que « même si nous avons envie que nos vies redémarrent, nous avons tous des raisons de nous inquiéter pour les prochaines semaines, car tout peut rebasculer de nouveau ».
Une grande part de ce qui reste à faire incombe à la responsabilité citoyenne et à un sens de l’intérêt collectif, insiste-t-il.
Sous le titre « Prolongation », +Aujourd’hui le Maroc+ estime que la décision est on ne peut plus cohérente avec l’approche adoptée par le Maroc depuis le début de la pandémie et qui veut que la première et dernière priorité reste la protection des vies des citoyens.
Si la propagation du virus n’est pas encore suffisamment basse dans certaines villes et régions c’est la preuve que le confinement n’y a pas été totalement et scrupuleusement respecté, souligne la publication.
Pour les trois semaines décisives qui restent, les pouvoirs publics doivent veiller encore et davantage à faire respecter les mesures restrictives, notamment en matière de mobilité ou encore les mesures sanitaires sur les lieux du travail.
Pour +Al Bayane+ « on est donc parti pour au moins, trois mois de confinement d’affilée, sans avoir, pour autant, la certitude d’en finir », expliquant que le taux de contaminés ne cesse d’exploser sur des points précis du pays.
Toutefois, à notre sens, il va falloir déconfiner, certaines régions, par progressivité, tout en maintenant des mesures préventives et relevant des restrictions pour d’autres, préconise l’auteur, soulignant que les démarches prises à présent sur le plan sanitaire s’avèrent payantes.
+Al Ahdath Al Maghribia+ estime que cette prolongation de trois semaines s’explique par la nécessité de mieux préparer le déconfinement, devenu inéluctable à partir du 10 juin prochain. En effet, le gouvernement est en train de préparer une stratégie de déconfinement clairement définie, tant sur le plan logistique que médical, en vue de parer à toute augmentation éventuelle des contaminations au Covid-19 dans le pays.
En annonçant cette nouvelle prolongation de l’état d’urgence sanitaire, le chef du gouvernement Sâad-Eddine El Othmani, qui s’exprimait ce lundi devant les deux Chambres du parlement réunies, a précisé que 56% des contaminations au Covid-19 enregistrées au Maroc avaient été causées par des foyers familiaux, à l’occasion de mariages et funérailles. C’est pourquoi la fête d’El Fitr, prévue le week-end prochain, aurait pu constituer un vecteur d’explosion des contaminations.
+Al Akhbar+ se félicite de la réaction rapide des autorités marocaines qui a permis d’éviter le pire. En effet, certains experts estiment que, n’aurait été sa vision anticipative, le Maroc aurait aujourd’hui sur les bras entre 300.000 et 500.000 personnes contaminées, dont 7.750 cas graves, et entre 9.000 et 15.000 morts de coronavirus.
Le quotidien ajoute également que le déconfinement, prévu à partir du 10 juin prochain, sera progressif pour les régions les plus touchées, alors que d’autres pourraient connaître une levée quasi-totale de l’état d’urgence sanitaire.
HA/APA