L’Union européenne veut inciter le Maroc à accueillir davantage de migrants.
Les ministres européens de l’Intérieur se sont rendus au Maroc ces dernières jours pour demander aux autorités du Royaume de coopérer davantage en matière de migration.
Ces rencontres ont lieu alors que l’Europe fait face à une montée en puissance de l’extrême droite et que la gestion des flux migratoires devient une préoccupation majeure.
Le dernier à arriver était le ministre italien Matteo Piantedosi, qui s’est rendu à Rabat pour discuter avec son homologue marocain. Ils ont abordé la création d’un comité mixte permanent pour coordonner les efforts en matière de migration, ainsi que la lutte contre le trafic illégal et l’amélioration des voies migratoires légales.
En avril dernier, le ministre français Gérald Darmanin et la ministre belge Anneliese Jean Louisa avaient déjà visité le Maroc. Ils ont obtenu des engagements du gouvernement marocain concernant le retour des migrants irréguliers.
De plus, la ministre allemande Nancy Visser a signé des accords sur la migration dite de main-d’œuvre, tout en excluant les professions médicales.
Ces visites confirment de l’effort européen pour inciter le Maroc à accueillir davantage de migrants, même si ceux-ci ne sont pas originaires du pays. L’Europe se trouve dans une impasse entre répondre aux attentes des électeurs favorables à l’extrême droite et satisfaire les besoins des entreprises qui dépendent de la main-d’œuvre étrangère.
Le Maroc, toutefois, impose des conditions strictes et reste difficile à convaincre. Le pays jouit d’un statut privilégié dans la région concernant les migrations et refuse d’être considéré comme un simple tampon frontalier.
En mai, l’Union européenne a adopté de nouvelles directives sur les migrations et l’asile, permettant d’expulser les demandeurs d’asile et les migrants vers des pays tiers jugés sûrs. Le Premier ministre finlandais a mentionné le Maroc et l’Albanie comme l’une des destinations potentielles.
L’année dernière, l’UE avait conclu un accord avec la Tunisie, fournissant des fonds pour empêcher les migrants de traverser vers l’Europe. Cependant, il y a des rapports selon lesquels la Tunisie renverrait les migrants vers d’autres pays si ceux-ci étaient interceptés.
Cette situation complexe souligne la nécessité d’une collaboration étroite entre l’Europe et ses voisins du sud pour gérer efficacement les flux migratoires tout en respectant les droits humains et en assurant la sécurité régionale.
MN/te/APA