Les quotidiens marocains parus ce vendredi consacrent leurs commentaires au débat autour de la légalisation du cannabis.
+Al Yaoum Al Maghribi+ rapporte que le Conseil de gouvernement a adopté le projet de loi portant usages licites du cannabis. Ce projet texte, présenté par le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit, a été élaboré en harmonie avec les engagements internationaux du Royaume du Maroc.
Il vise à soumettre toutes les activités liées à la culture, à la production, à la transformation, au transport, à la commercialisation, à l’exportation et à l’importation du cannabis et de ses produits à un système de licence.
Ce projet prévoit la création d’une agence nationale chargée de la coordination entre tous les départements gouvernementaux, les établissements publics et les partenaires nationaux et internationaux pour le développement d’une filière agricole et industrielle dédiée au cannabis.
+Aujourd’hui le Maroc+ écrit que le Royaume n’est pas le premier pays à légaliser l’utilisation de la plante du chanvre indien pour certaines activités licites, et n’en sera pas d’ailleurs le dernier.
« Pouvait-on pratiquer encore longtemps la politique de l’autruche, alors que de nombreux pays ont fait le pari de l’utilisation du cannabis dans les activités purement et strictement légales », se demande le quotidien, ajoutant que « la position de certains milieux politiques rejetant en bloc le projet de la légalisation demeure à ce jour inexplicable, voire même étrange ».
Le rôle d’un Parlement, d’une formation partisane ou d’un homme politique tout court est de trouver des solutions, relève-t-il, soulignant que le but est de tenter de verrouiller la loi pour éviter son instrumentalisation à d’autres fins ou son détournement pour des activités autres.
Abordant le même sujet, +L’Economiste+ souligne que le projet de légalisation du cannabis à des fins thérapeutiques poursuit sa trajectoire avec son adoption jeudi en Conseil du gouvernement, faisant savoir que le marché pèse, à travers ses implications médicales plus de 11 milliards de dollars.
« Il n’y a pas de raison à ne pas imprimer un nouveau rythme sur un dossier en ébullition sur le plan international et dont il faut renouveler la perspective au niveau national », poursuit la publication, rappelant que l’ONU elle-même a jeté du lest, acceptant au mois de décembre dernier de re-classifier le cannabis et ses résines.
« S’il ne s’agit en aucun cas de recommander une détente sur le contrôle du cannabis récréatif qu’il faut combattre tout comme les réseaux criminels qui l’entretiennent, le Maroc ne pouvait rester hors du temps », assure-t-il.
HA/APA