Initiée depuis 2021, l’opération de lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles continue dans les zones minières.
C’est ainsi que le lundi 27 mars dernier, des représentants des autorités maliennes accompagnés d’éléments des forces de défense et de sécurité, ont procédé au démantèlement d’un site d’exploitation illégale de l’or dans la localité de Tombola, commune de Nounga, cercle de Kangaba, dans la région de Kayes.
Le site sur lequel ces activités se déroulaient est situé sur le permis de recherche de Falcon Gold, une société canadienne d’exploration minière.
Au cours de cette même opération, au moins 10 orpailleurs illégaux de nationalité chinoise ont été arrêtés. Par ailleurs, il a également été procédé à la saisie de plusieurs équipements et matériels dont 7 pelleteuses, 2 pick-up, 4 motopompes, 2 tricycles et 4 groupes électrogènes. Cette saisie prouve à suffisance que ces Chinois ne pratiquent pas l’orpaillage traditionnel, mais plutôt celui semi-industriel, voire mécanisé interdit par les autorités.
Du début de cette opération en 2021 à nos jours, il a été procédé au démantèlement de plusieurs dizaines sites d’orpaillage clandestin dans les zones minières, l’arrestation de plus d’une centaine d’orpailleurs clandestins la plupart de nationalité chinoise ainsi que la saisie d’équipements et matériels mis à la disposition de la justice.
Le Mali est le troisième plus grand producteur d’or en Afrique derrière l’Afrique du Sud et le Ghana. En 2021, la production aurifère du Mali était de 69,3 tonnes. Ce chiffre ne prend en compte que la production réalisée par les entreprises industrielles. L’or extrait des mines artisanales n’est pas suffisamment pris en compte bien que générant des dizaines de milliers de tonnes d’or. Les Chinois avec des engins très modernes sont très présents dans ce secteur au niveau de plusieurs régions du Mali telles que Sikasso, Koulikoro et Kayes.
Les pratiques utilisées pour extraire le métal jaune sont illégales et violent les dispositions du Code minier. Pourtant, certains paient des taxes et redevances forestières pour bénéficier d’une autorisation d’exploitation. Sauf que ces montants ne sont pas enregistrés officiellement la plupart du temps. Parfois, d’autres n’hésitent pas à passer entre les mailles du filet en ne payant pas ces montants et s’associent à des Maliens titulaires de permis d’exploration. Beaucoup d’entre eux font recours à ces manœuvres pour ne pas avoir à respecter les normes environnementales. Leur travail constitue un véritable manque à gagner pour l’Etat qui n’a aucun contrôle sur ces importantes quantités d’or produites illégalement.
Malgré la volonté manifestée par les autorités à prendre ce problème à bras le corps, le mal continue. Ce qui montre certaines complicités à différents niveaux. En tout état de cause, cette situation cause d’énormes problèmes notamment environnementaux à travers les fûts de carburant déversés sur les eaux par l’intermédiaire des dragues polluant ainsi les eaux du fleuve Niger. Sans compter la dégradation de l’environnement au niveau des berges du fleuve. Autant de mauvaises pratiques rendant impossible la pratique de certaines activités autorisées telles que l’agriculture, la pêche et l’élevage.
MD/APA