Les autorités maliennes ont officiellement lancé cette semaine les opérations de remise de la Carte nationale d’identité biométrique sécurisée (CNIBS).
D’une durée de vie de 5 ans et gratuite lors de sa première délivrance, cette carte est multifonctionnelle. En effet, elle servira également de carte d’électeur et de carte consulaire. Son retrait se fera sur l’ensemble du territoire national, ainsi que dans les représentations diplomatiques et consulaires du Mali. Sa production se fera sur la base d’un Numéro d’identification nationale (NINA) dont la vocation est de garantir l’identité juridique du citoyen.
Pour cette première phase, tous les Maliens âgés d’au moins 18 ans recevront leur carte nationale biométrique gracieusement offerte par l’État. Par contre, le renouvellement est payant. Ce document est censé permettre d’éviter la falsification des pièces d’identification du Mali. A travers cette carte, le Mali rejoint les autres États dans la Région qui l’ont déjà mise à la disposition. Pour garantir la sécurité du processus de retrait, l’intéressé doit se plier à deux exigences à savoir la reconnaissance faciale et l’empreinte.
Rappelons que la délivrance de cette carte avait été évoquée comme motif par les autorités du report du référendum constitutionnel initialement prévu depuis le 19 mars dernier. Cela, en plus de l’ouverture d’une opération de réappropriation du contenu du projet de Nouvelle Constitution qui n’a été validé que récemment par le président de la Transition.
Toutefois, aucune nouvelle date n’a été fixée pour la tenue du référendum. Pire, c’est tout le calendrier électoral qui risque d’être chamboulé. On se souvient que cette année devait être celle du déclenchement du processus électoral devant aboutir par la présidentielle de février et mars 2024. C’est ainsi qu’outre le référendum constitutionnel, plusieurs autres scrutins étaient prévus tels que les municipales (juin 2023) et les législatives (novembre 2023).
Cependant, force est de constater qu’aucune de ces élections ne pourrait se tenir aux dates indiquées à moins de la survenue d’un miracle. D’où l’appel de certaines organisations de la société civile à la publication d’un nouveau chronogramme électoral pour éviter des malentendus avec les partenaires. Le chronogramme en cours avait été publié à la veille du sommet des chefs d’Etat de la CEDEAO, en juin 2022, afin de lever les sanctions imposées contre le Mali depuis janvier 2022. La raison de l’imposition de ces sanctions c’est que les autorités en place entendaient prolonger la transition à 5 ans. Pour éviter de nouvelles sanctions, il faut la présentation d’un commun accord d’un nouveau chronogramme tenant compte de certains paramètres.
Au-delà de ces aspects purement politiques, il faut aussi prendre en compte la situation sécuritaire marquée par une certaine détérioration. Outre les attaques qui se rapprochent de la capitale malienne Bamako, certaines régions comme celle de Ménaka et Gao sont sous la menace de tomber entre les mains des terroristes notamment de l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS).
A cause de ces violences, aujourd’hui le nombre de Maliens déplacés à l’intérieur du pays est de plus de 440.000 personnes. De plus, au 31 décembre 2022, le Mali accueillait plus de 60.000 réfugiés, dont 25.000 en provenance du Burkina Faso.
MD/APA