Le ministère des Transports et des Infrastructures du Mali, en collaboration avec la Direction générale des transports, a lancé un vaste programme de ré-immatriculation des véhicules en circulation.
L’initiative du gouvernement malien vise à moderniser le système d’immatriculation du pays, en réponse à l’Arrêté n°2023-5150/MTI-SG du 29 décembre 2023, qui fixe les nouvelles règles pour l’identification des véhicules.
Ce projet fait partie d’une série de réformes visant à améliorer la gestion des transports terrestres au Mali, tout en renforçant la sécurité sur les routes. Selon les autorités, la ré-immatriculation s’applique à tous les véhicules actuellement en circulation, quels que soient leur modèle ou leur usage. Cela inclut non seulement les voitures particulières, mais également les poids lourds, les motocyclettes et autres véhicules utilitaires.
Le Directeur général des transports, dans une circulaire adressée aux directeurs régionaux, a précisé que toutes les opérations secondaires liées aux véhicules – telles que le renouvellement, la mutation, l’émission de duplicata ou encore les transformations structurelles des véhicules – devront désormais être accompagnées d’une ré-immatriculation systématique. Cette mesure vise à garantir une traçabilité soutenue des véhicules circulant sur le territoire national, tout en facilitant les contrôles administratifs et policiers.
Le nouveau processus d’immatriculation repose sur un système digitalisé et centralisé, qui permettra une meilleure gestion des cartes grises et des données associées. Les cartes grises de ré-immatriculation seront générées par les bureaux régionaux, mais leur validation finale sera exclusivement effectuée par la Direction générale des transports à Bamako, assurant ainsi un contrôle de qualité rigoureux.
Cette réforme intervient dans un contexte où la modernisation du secteur des transports est importante pour le développement économique du Mali. En effet, le pays connaît une croissance rapide de son parc automobile, avec une augmentation notable des importations de véhicules d’occasion en provenance de l’Europe et de l’Asie. Selon les données du ministère des Transports, plus de 60% des véhicules en circulation au Mali sont âgés de plus de 10 ans, ce qui pose des défis en matière de sécurité routière.
La mise en place de ce nouveau système de ré-immatriculation permettra de mieux contrôler l’état des véhicules et de s’assurer qu’ils répondent aux normes de sécurité en vigueur. Cette démarche s’inscrit également dans le cadre des efforts du gouvernement pour lutter contre la fraude documentaire et le trafic de véhicules volés, un phénomène en hausse ces dernières années.
Ce programme de ré-immatriculation s’aligne également sur les initiatives régionales visant à harmoniser les pratiques en matière de transport. Le Mali à l’instar de nombreux autres Etats du monde cherche à promouvoir des normes communes pour faciliter la libre circulation des personnes et des biens dans la région.
Selon des experts du secteur, l’harmonisation des plaques d’immatriculation et des registres de véhicules contribuera non seulement à une meilleure intégration économique, mais aussi à une coopération intense dans la lutte contre le grand banditisme transfrontalier, qui utilise souvent des véhicules non immatriculés ou frauduleusement ré-immatriculés pour mener des activités criminelles.
Si la réforme est accueillie positivement par les acteurs du secteur, elle représente également un défi logistique de taille. La ré-immatriculation de l’ensemble des véhicules du pays, estimés à plus de 2 millions, nécessitera des ressources considérables, tant sur le plan humain que financier. Le ministère des Transports a néanmoins affirmé que des dispositions ont été prises pour assurer un déploiement fluide du processus sur l’ensemble du territoire, avec une attention particulière accordée aux zones rurales, où l’accès aux services administratifs est parfois limité.
Le succès de cette initiative dépendra de la capacité du gouvernement à sensibiliser la population sur l’importance de se conformer aux nouvelles directives. A cet effet, des campagnes de communication seront bientôt lancées.
MD/te/Sf/APA