Le principal chef jihadiste malien, Iyad Ag-Ghali, accepte de dialoguer avec Bamako mais à condition…
« Que le gouvernement annonce ouvertement la fin de la présence de la Force Barkhane et de la Minusma sur notre territoire. (…) Ensuite, nous répondrons à tout appel à des négociations avec l’Etat pour le bien du pays et du peuple », écrit le principal groupe jihadiste malien, en allusion aux deux principales forces étrangères présentes au Mali : l’opération militaire française et la mission militaire onusienne.
Dans un communiqué publié dimanche 8 mars sur sa plateforme électronique al-Zallaqa, le Groupe de soutien de l’Islam et des Musulmans (Gsim ou Jnim pour son nom en arabe (Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin), estime qu’il est impossible « de parler de négociations au vu de cette occupation ».
Le groupe que dirige l’ancien leader rebelle touareg malien converti au jihadisme, Iyad Ag-Ghali, 62 ans, exige que « les forces françaises et leurs collaborateurs quittent le Mali ; cessent leur agression et leur ingérence manifeste et secrète dans nos affaires, car nous n’intervenons pas dans les leurs ».
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Pour les compagnons de ce natif de la région de Boghassa (plus de 1000 km au nord-est de Bamako), si cette condition est satisfaite, le peuple malien découvrira qu’ils sont « les plus préoccupés par la stabilité, la sécurité, le progrès et l’amélioration des conditions de vie comme la santé, l’éducation, le logement et le travail ».
Dans sa lettre authentifiée par le Centre américain de surveillance des sites jihadistes (SITE), le Gsim martèle que « si le gouvernement de Bamako veut vraiment servir les intérêts de son peuple, qu’il adresse à la France les demandes franches exprimées par la population. Qu’il annonce se tenir aux côtés de son peuple dont le désir légitime est d’être libéré de cette occupation ».
Ces djihadistes justifient leur position par le désir de vivre « comme des hommes libres et dignes sur (leur) terre comme le font les autres peuples du monde ».
Ce communiqué du Gsim ou Jnim intervient quelques semaines après la déclaration tenue le 10 février par le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) disposé à dialoguer avec les chefs jihadistes contrôlant une bonne partie du Mali.
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Quelques jours avant la déclaration d’IBK, en marge du 33e Sommet de l’Union Africaine (UA) en Ethiopie, son Haut représentant pour le centre, Dioncounda Traoré, expliquait avoir mandaté des émissaires pour prendre contact avec les groupes jihadistes.
A ce jour, Bamako n’a pas donné suite aux conditions fixées par Iyad Ag-Ghali. Mais dans un passé récent, Ibrahim Boubacar Keïta a affirmé que « ceux qui demandent le départ des forces étrangères, sont des ennemis du Mali ».
ODL/id/te/APA