Les vents et la pluie du 21 février 2023, sur la côte Est de la Grande Île, ont entraîné des pertes en vies humaines et occasionné des dégâts matériels estimés à 481 millions de dollars.
À Madagascar, d’après le Bureau national de gestion des risques et catastrophes, le passage du cyclone Freddy a concerné plus de 120 mille personnes, causé la mort de dix individus, détruit plus de 10 mille maisons et écoles, mais aussi contraint au moins 45 mille personnes au déplacement.
Face à cette situation, l’African Risk Capacity (ARC) Group et la Banque africaine de développement (Bad) ont décaissé 1,5 million de dollars dans le cadre de l’initiative ARC Replica, une solution innovante de financement des risques étendue aux organisations humanitaires.
Dans le détail, le gouvernement malgache a reçu 1,2 million de dollars et le Programme alimentaire mondial (Pam) 300.000 dollars. En fait, ce sont des chèques d’indemnités d’assurance puisque deux polices d’assurance distinctes ont été souscrites pendant la saison cyclonique 2022/2023 auprès d’ARC Limited, la filiale d’assurance du groupe ARC, une société internationale de finance et de conseil.
La participation de Madagascar au pool de risques de l’ARC a été rendue possible par le Programme de financement des risques de catastrophe en Afrique (ADRiFi), fruit d’une collaboration entre la Bad et l’ARC Group. « La Bad, par l’intermédiaire du programme ADRiFi, a aidé le gouvernement malgache à payer des primes d’assurance d’un montant de 3,5 millions de dollars. Ces souscriptions ont généré un décaissement total de 15 millions de dollars de la part d’ARC Group sous forme de versements d’indemnités », a précisé Adam Amoumoun, responsable du bureau pays de l’institution financière pour l’île Rouge.
De son côté, Lesley Ndlovu, Directeur exécutif d’ARC Limited, a souligné que le nouveau versement, devant permettre « au gouvernement de Madagascar d’atteindre les communautés les plus vulnérables et d’aider le pays à se reconstruire », prouve également « la valeur de l’assurance souveraine comme outil précieux pour renforcer la résilience d’un pays face aux menaces climatiques. »
À en croire Pasqualina Di Sirio, la représentante du Pam à Madagascar, « la fréquence et l’intensité accrues des chocs climatiques exacerbent la vulnérabilité des populations, en particulier dans les régions du Sud et de l’Est de Madagascar. »
Un constat corroboré par Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, le ministre malgache de l’Économie et des Finances : « Nous sommes conscients que notre pays est sujet aux catastrophes climatiques dont la fréquence et l’intensité n’ont cessé d’augmenter ces dernières années. Les dégâts causés sont plus violents et les coûts associés de plus en plus élevés. »
C’est pourquoi, a-t-il ajouté, « le gouvernement est prêt à prendre les mesures nécessaires pour poursuivre son engagement à assurer la pérennité de ce mécanisme d’assurance en tant qu’instrument adapté au contexte de vulnérabilité du pays aux aléas climatiques. »
ID/ac/APA