L’absence d’institutions unifiées entrave l’avenir économique et social des jeunes Libyens selon la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL).
La jeunesse libyenne, prise au piège dans un environnement de chaos politique et sécuritaire, souffre profondément des conséquences de l’instabilité qui règne dans le pays. Trente jeunes hommes et femmes venus de toute la Libye se sont récemment réunis avec des experts en désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) de la Mission d’Appui des Nations Unies en Libye (MANUL) pour discuter des défis auxquels ils sont confrontés.
Ces discussions, rapporte un communiqué parvenu ce lundi à APA, ont révélé une vérité incontournable : sans unification des institutions sécuritaires, militaires et gouvernementales, le processus de DDR, pourtant essentiel pour une transition vers une paix durable, restera inefficace et hors de portée.
Les jeunes Libyens, confrontés à un manque d’opportunités économiques et à une violence omniprésente, voient leur avenir compromis par l’instabilité chronique du pays. Lors de l’atelier organisé par la MANUL, ces jeunes ont partagé des témoignages poignants sur l’impact de cette situation sur leur quotidien, indique la note.
Ils ont souligné que les structures actuelles ne permettent pas d’instaurer un environnement propice à un processus DDR efficace, ce qui laisse les jeunes dans une situation désespérée, sans alternatives viables aux activités des groupes armés.
Le besoin d’un dialogue national renforcé entre les différents groupes armés et les acteurs politiques a été un point central de ces discussions. Les participants ont insisté sur le fait qu’un tel dialogue, modéré par une tierce partie neutre, pourrait ouvrir la voie à un processus DDR intégré et inclusif.
Toutefois, signale le document, ils ont également exprimé leur scepticisme quant à la possibilité de réussir une telle entreprise sans un engagement ferme de toutes les parties impliquées, et sans un consensus politique préalable.
L’une des principales recommandations émises par les jeunes participants est la nécessité impérative d’unifier les institutions sécuritaires, militaires et gouvernementales en Libye. Selon eux, sans cette unification, tout processus de DDR sera voué à l’échec.
Ils ont également appelé à un renouvellement du langage et des résolutions de l’Onu concernant les normes et directives du DDR, ainsi qu’à une coordination accrue entre les acteurs concernés pour garantir que les jeunes puissent trouver des opportunités économiques alternatives, loin des groupes armés.
Les discussions ont aussi mis en lumière le rôle crucial que pourrait jouer une inclusion plus active des jeunes dans la sphère politique. En lui offrant des quotas spécifiques dans les discussions décisionnelles, la Libye pourrait non seulement renforcer la légitimité de ces processus, mais aussi offrir à sa jeunesse une voix forte et influente.
ARD/te/APA